En moins d'une semaine, plus de 35.500 personnes ont signé une pétition contre un important projet viticole à Belle-Ile-en-Mer. Un projet à l'étude depuis 2017, pour lequel une enquête publique s'est ouverte ce 17 mai.
Nouvelle étape dans l'avancée du projet viticole porté depuis 2017 par l'homme d'affaire Christian Latouche, l'ouverture de l'enquête publique ce lundi 17 mai provoque une nouvelle mobilisation de ses opposants.
Une pétition, sous forme de lettre ouverte adressée au préfet du Morbihan a été lancée le 12 mai. Elle compte déjà plus de 35 000 signataires."Vous prendrez la décision d'accorder ou de refuser l'autorisation de création d'une exploitation viticole de grande ampleur à Belle-île-en-mer, dont plusieurs hectares sont prévus sur la Côte sauvage, sur des terrains classés Natura 2000", écrivent les pétitionnaires.
"Ce projet n'a rien de Bellilois. Il est à l'opposé d'un développement agricole insulaire à taille humaine et respectueux de son environnement. Il est porté par l'une des plus grandes fortunes de France, qui entend réaliser ici un placement financier", poursuit le texte.
Porté par l'homme d'affaires Christian Latouche, PDG de Fiducial, et 39ème fortune française avec 1,2 milliard d'euros de patrimoine, selon le magazine Forbes, le projet agricole serait complété par un centre d'accueil et de dégustation.
"Nous sommes de fervents partisans du développement agricole à Belle-Ile. Un développement qui permette de réduire notre dépendance alimentaire vis-à-vis du continent", explique Gilles Smadja, président de l'association "La Bruyère Vagabonde", à l'origine de cette pétition.
Selon une étude officielle de 2019, l'île de 85 km2, avec une quarantaine d'exploitations agricoles, couvre 6% de ses besoins alimentaires.
"C'est un projet qui induit un type de développement touristique qui va totalement à l'encontre de ce qui fait aujourd'hui l'attractivité de Belle-Ile, ses immenses espaces naturels et préservés", considère également "La Bruyère Vagabonde".
Selon les opposants, avant même la décision officielle de la préfecture, quatre hectares de vignes ont déjà été plantés ces dernières semaines sur des terrains acquis par la société de Christian Latouche, au Petit Cosquer.
L'enquête publique est prévue jusqu'au 17 juin.