Après deux semaines d'action, et des barrages routiers sur les grands axes bretons, les éleveurs ont retrouvé leur exploitation. Bruno Calle, responsable syndical, installé en Gaec à Arzal (56) confie ce qu'il ressent dans ce conflit, qui n'a apporté pour l'instant aucune solution.
Bruno a retrouvé son exploitation. Après plusieurs jours sur les manifestations, à communiquer pour expliquer l'action des agriculteurs, le responsable syndical local profite de cette fin de semaine pour s'occuper de ses bêtes. Il a été surpris par l'ampleur de la mobilisation. Jusqu'à 600 éleveurs se sont en effet retrouvés sur le blocage à Arzal, dans le Morbihan, pour crier leur détresse, mais encore pour échanger et partager ce qu'ils vivent au quotidien. Des agriculteurs qui sont souvent très seuls dans leur travail. Le syndicat a d'ailleurs mis en place un service qui accompagne les agriculteurs en difficultés, une aide précieuse quand on se retrouve isolé et que les problèmes s'accumulent.
Le silence assourdissant du gouvernement
En revanche, à part les élus locaux qui se sont déplacés, silence radio ou presque des dirigeants du pays, un silence assez mal vécu. Bruno Calle a le sentiment qu'aujourd'hui "l'agriculture n'est pas une priorité du gouvernement". Les éleveurs ont transmis un cahier de doléances au député du Morbihan, Paul Molac. Et Bruno Calle ajoute "nous resterons très attentifs lors des questions au gouvernement mercredi à l'Assemblée nationale".
Un mouvement qui n'est pas terminé
La levée des barrages n'indique pourtant pas que le mouvement de contestation soit terminé, la balle semble maintenant dans le camp des élus. Après des réunions au sein des syndicats prévues dans tous les départements ce lundi, de nouvelles actions sont prévues la semaine prochaine, car pour l'agriculteur morbihannais, si les prix ne remontent pas, certaines exploitations courent droit à la catastrophe.
Le reportage à Arzal (56) de Stéphane Izad et Philippe Beaugey