7 ans qu'ils attendaient ce moment là. Ce mercredi, 155 ex-salariés des usines Doux de Pleucadeuc et Sérent ont reçu leurs indemnités de pauses, une somme obtenue grâce à une longue procédure aux prud'hommes. Pour Gisèle Lerat, l'occasion de revenir sur 35 ans au service de la société.
En 2012, le pôle frais de Doux, alors leader européen de la volaille, fermait ses usines du Morbihan : quelque 400 personnes perdaient leur emploi.
Ce mercredi matin, 155 ex-salariés (adhérents à la CFDT) des sites de Pleucadeuc et Sérent venaient clore leur histoire avec le groupe. Ils recevaient un chèque de rémunération des temps de pause. L'issue d'un combat de 7 ans de procédures prud'hommales du syndicat CFDT. Une heure de pause par jour pour sept heures de travail devait être payée, ce qui n’avait pas été le cas de 2004 à 2012, date de la fermeture du site de Pleucadeuc. Des indemnités qui s'échelonne entre 1 000 et 5 000 euros.
"J'ai de la colère"
Une somme qui est naturellement la bienvenue pour tous ces ex-employés présents en mairie de Pleucadeuc. Parmi eux, Gisèle Lerat, au conditionnement durant 35 ans dans l'usine de Pleucadeuc. Aujourd'hui, elle est à quelques jours de la retraite et sans emploi depuis près d'un an. Licenciée fin 2012, elle avait pourtant réussi à retrouver un travail dans une cantine à Saint-Gravé dès janvier 2013. Mais comme la grande majorité de ces anciens collègues de Doux, son emploi ne s'est pas prolongé. Elle se retrouvait au chômage en juillet 2015.Plus de trois ans après la fermeture de son outil de travail, celle qui habite à 200 mètres de l'ancien abattoir ne peut toujours pas accepter cet épisode douloureux qui l'a profondément marquée.
"J'ai de la colère ... on n'aurait pu sûrement éviter ça" confie-t-elle.
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