Ce 21 juillet, Groix a célébré à sa manière la Fête nationale belge. Avec animations, concerts, défilé et moules-frites. Moment festif, mais émouvant. En 1952, c'est un drame qui va tisser des liens entre la petite île bretonne et la Belgique. Un drame mais aussi l'héroïsme de marins groisillons qui vont sauver des vies.
Ce 21 juillet, l'île de Groix célèbre elle aussi la Fête nationale belge.
Toute la journée, et jusque tard dans la soirée, les couleurs noire, jaune et rouge de la Belgique sont à l'honneur aux côtés du Gwenn-ha-du sur le caillou breton.
Événement inhabituel aujourd’hui sur l’île de #Groix. La petite communauté belge de l’île célèbre la fête nationale belge avec tous les groisillons. Animations, concert, moules-frites et boutiques pavoisées noir, jaune et rouge. Ambiance garantie. #Belgique #Bretagne pic.twitter.com/NnqAZl8fi5
— Isa Rettig (@isa_rettig) July 21, 2024
L'héroïsme de marins groisillons à l'origine des liens avec la Belgique
L’histoire des liens spécifiques entre Groix et la Belgique remonte à 1952.
Cette année là, le 1er juin dans le Nord de la France, un autocar belge de 50 supporters de foot de La Gantoise partis fêter la montée de leur équipe en division supérieure, bascule dans un canal à Gravelines, en franchissant un pont.
Rapidement, la marée montante commence à submerger le bus, mais des témoins de l'accident vont prendre leur courage à deux mains. Avec parmi eux, des Bretons.
"Joseph et Gabriel Metayer, Marcel Lerminier, matelots à bord du Quic en Groigne, un bateau entré le matin même au port, arrachent au canal cinq personnes en plongeant puis, avec l’équipage, jettent des bouées et des cordes aux rescapés", raconte le quotidien la Voix du Nord.
Si l’accident fait 35 morts, 15 passagers ont ainsi la vie sauve. Quelques années plus tard, l’une des rescapées viendra rendre visite à son héros breton, Joseph Métayer. Et c’est ainsi que les liens vont se tisser, raconte aujourd'hui Bernard Goens, l’un des organisateurs de la Fête nationale belge à Groix.
Au fil des ans, des Belges sont venus s'installer sur l'île, à Kermario notamment.
Aujourd’hui sur l’île, raconte Bernard Goens, "on compte une douzaine de résidents belges à l’année, une trentaine de plus chaque été".
L’idée d’organiser une Fête nationale belge à Groix est née en 2018, "au lendemain malheureusement d’une funeste défaite de notre équipe de foot face à la France en Coupe du monde", dit-il dans un sourire.
"Et depuis l’aventure continue, mais ce n'est pas une fête belge, une fête des Belges. On accueille tout le monde, tous les groisillons, comme ils nous ont bien accueillis quand nous sommes arrivés sur l'île."