Elle s’appelait Alexandra et était maman de deux jeunes enfants. Son visage souriant s’affiche sur des dizaines de tee-shirts blancs. Elle est morte le 12 septembre 2020, sous les coups d’un ami. Roses blanches à la main, ses proches se sont rassemblés pour lui rendre hommage et ne pas oublier.
Le 12 septembre 2020, il y a tout juste un an, Alexandra périssait dans la maison d’un ami à Moréac chez qui elle avait passé la soirée. Elle avait reçu un coup de couteau au thorax et plusieurs au visage. L'homme avait lui-même appelé les secours.
"Sur le sol de l'habitation, la victime, très ensanglantée, gisait dans la pièce qui montrait d'évidentes traces d'essuyage et de nettoyage, ainsi que diverses projections sur les murs et le mobilier", expliquait alors le procureur de la République de Lorient. L’homme avait été mis en examen pour meurtre et incarcéré. Il encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
La famille avait alors souhaité organiser une marche blanche pour Alexandra, mais le contexte sanitaire ne l’avait pas permis.
"On veut que justice lui soit rendue et que son combat contre la violence faite aux femmes continue."
Sa sœur, très émue, prend le micro, "Nous voici rassemblés aujourd’hui, en ce jour maudit. Pour nous le temps s’est suspendu depuis ce jour noir. Il n’y a pas un seul jour depuis cette date où l’on n’a pas pensé à Alex, pas une seule nuit où on ne cauchemarde pas en essayant de comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là."
Sur la place de Josselin, un sorte d’autel a été installé. Une grande photo de la jeune femme, des bougies, des fleurs et des dizaines de petits mots. "Tu me manques", "tu vivras toujours en moi".
"Alexandra nous a été arrachée, on ne sait pas pourquoi, on ne sait pas comment, on veut lui rendre justice et moi, je veux être sa voix, je veux que quand on me voit, on voit Alexandra" pousuit sa sœur.
La famille aimerait avoir des nouvelles de la justice, une date de procès.
"Il n’y a rien qui puisse m’aider, c’est tellement épouvantable, je n’attends plus rien" témoigne la maman d’Alexandra." La seule chose que je souhaite, c’est qu’au jour du procès, il ait le courage de me regarder droit dans les yeux et de répondre à ma question : pourquoi ?" Une larme coule sur sa joue, elle la laisse poursuivre son chemin.
"Je comprends que des gens soient en colère, moi ça m’arrive d’être en colère, ça arrive à tout le monde de voir rouge. Mais aller aussi loin qu’il a été … non ! Il n’avait pas le droit de retirer la vie de mon enfant."
"A notre petit niveau, espère la mère d'Alexandra, on voudrait que ça aille jusqu’à l’Assemblée Nationale pour faire changer les lois, pour Alexandra, pour toutes les Alexandra du monde qui ne sont plus là et qui n’ont personne pour les défendre. On n’oublie pas les autres, toutes celles qui ont été tuées pour des raisons futiles. Il n’y a aucune raison pour ôter la vie à quelqu’un. Aucune."
En 2020, en France, 102 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon..