Lutte contre les violences conjugales : le procureur de Lorient réclame des moyens humains supplémentaires

"Pour nous permettre de lutter comme il se doit contre les violences conjugales, les Parquets doivent être dotés des effectifs nécessaires au traitement de ce fléau." Le procureur de Lorient rejoint un appel de la Conférence nationale des procureurs de la République.

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Habituellement peu enclin à communiquer avec la presse, le procureur de la République de Lorient Stéphane Kellenberger a fait parvenir ce lundi 7 juin 2021 un texte dans lequel il clame la "nécessité de moyens humains supplémentaires pour les Parquets" pour lutter contre les violences conjugales.

 

Les professionnels confrontés à ces drames savent que, dans toute situation de violence intra-familiale, le défaut de vigilance – si il advient – est toujours collectif et doit interroger la société et ses acteurs, dans leur ensemble.

Stéphane Kellenberger, procureur de Lorient


Manifestement heurté par les supposés dysfonctionnements de la justice qui n'auraient pas permis d'éviter plusieurs féminicides récents, il rappelle que "La lutte contre les violences conjugales est l’une des priorités majeures des procureurs de la République et des magistrats des Parquets".

Il précise que la lutte contre cette délinquance "très particulière, intra-familiale et souvent sur fond d'addictions" nécessite un "travail partenarial qui implique la mobilisation croisée des enquêteurs, magistrats et conseillers d’insertion et de probation, mais aussi des services de l'Etat, des départements et collectivités territoriales, des associations, des travailleurs sociaux, du système de santé,  psychiatrie, addictologie, des avocats..." et que "les professionnels confrontés à ces drames savent que, dans toute situation de violence intra-familiale, le défaut de vigilance – si il advient – est toujours collectif et doit interroger la société et ses acteurs, dans leur ensemble."

Il rappelle aussi que même sans défaut de vigilance, "réponses et dispositifs ne permettent malheureusement pas d’éviter tous les drames."


Aucun renfort en moyens humains

Les 1 000 bracelets anti-rapprochement dont dispose la Chancellerie "n'ont pas vocation à rester dans les tiroirs", avait déclaré le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti après le féminicide de Mérignac, commis le 4 mai par un homme qui purgeait une peine pour violences conjugales mais n'avait pas été équipé du dispositif.

Des circulaires avaient ensuite été envoyées aux magistrats pour pousser au déploiement du dispositif, disponible en France depuis l'automne mais dont les juridictions peinaient à se saisir.

Ce que déplore le procureur de Lorient, c'est l'absence de renfort en moyens humains pour mettre en oeuvre la politique pénale déployée dans ce domaine, qui repose essentiellement sur les Parquets : "les Parquets doivent être dotés des effectifs nécessaires au traitement de ce fléau."

Ce communiqué du procureur de Lorient relaie un appel de la Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR), repris par les procureurs des parquets de Bayonne, Béthune ou encore Dijon et Senlis dans des communiqués distincts.

 

 

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