Le Bagad de Lann-Bihoué vient de passer 10 jours en Guyane. L’ensemble de la Marine Nationale était invité aux festivités pour le 30e anniversaire de la base navale Degrad des Cannes. L’occasion pour la formation de faire rayonner la musique bretonne dans ce bout du monde où il n’avait, en 72 ans d’existence, jamais joué.
72 ans que le Bagad de Lann-Bihoué existe, mais il ne s'était jusqu’ici jamais produit en Guyane.
Invité pour le 30e anniversaire de la base navale Degrad des Cannes, l’ensemble de la Marine Nationale vient donc de passer 10 jours dans ce territoire d’Amérique du Sud.
"C’est vrai que la formation a depuis sa naissance beaucoup voyagé", raconte le maître principal Eric Hannequin. "Le bagad a fait quasi tous les Dom Tom, mais avec Mayotte, la Guyane manquait à notre palmarès. On vient de cocher la case".
"L’objectif, poursuit le Penn Bagad, c’est toujours de faire rayonner la Marine nationale et la culture bretonne. On a fait le voyage à 28 avec tous les musiciens. Et on a donné 4 concerts, dans plusieurs lieux à Cayenne, Kourou, Saint-Laurent du Maroni"
Rencontre avec d'autres Bretons du bout du monde
Un voyage qui a été l’occasion pour la formation morbihannaise de croiser d’autres Bretons sur place.
"Des militaires bien sûr, mais aussi des gens du centre spatial de Kourou, et des exilés qui travaillent ou qui sont restés là-bas en retraite. Certains sont là depuis 30 ans. Tous sont évidemment venus nous voir quand ils ont su qu’on était de passage."
Thomas Le Gall est de ceux-là. En Guyane, il est crêpier, ça ne s'invente pas. En écoutant le Bagad, l'ancien matelot dit "être aux anges". Et reconnaît de la "nostalgie", le mal du pays.
"Pour les Guyanais, une découverte de la musique celtique"
Eric Hannequin dit avoir été touché par l’accueil. Des Bretons évidemment, mais aussi de la population guyanaise en général.
"Là-bas, dit-il, pour beaucoup, la musique celtique, nos arrangements, c’était une découverte. Surtout sur Saint-Laurent, près du Surinam. Ils vivent vraiment sur des rythmes d’Amérique du Sud. Nous écouter, ça les changeait, c’était sympa."
Un premier véritable concert sur un autre continent
Un plaisir pour les musiciens du Bagad d’autant que jamais jusqu’ici, ils n’avaient donné de véritable concert sur un autre continent. Question de logistique. Il y avait eu des défilés, des aubades. Mais cette fois-ci en Guyane, ils ont pu emmener tous leurs instruments. "Une première", souligne le maître principal Hannequin.
Dans les mois qui viennent, le Bagad de Lann Bihoué devrait repartir au bout du monde exporter un peu de la culture bretonne au bout du monde. Avec un voyage dans le Pacifique en juillet, et en Asie en septembre.