Le chirurgien Joël Le Scouarnec a été mis en examen ce jeudi 15 octobre pour viols et agressions sexuelles sur mineurs. A ce jour, 312 faits ont été retenus par la justice. Un chiffre qui pourrait encore augmenter.
Pour recenser les victimes du chirurgien, les enquêteurs se sont appuyés sur des fichiers numériques retrouvés au domicile de Joël Le Scouarnec. Des « carnets » dans lesquels le chirurgien consignait des actes sexuels qu’il aurait commis sur des enfants à l’hôpital.
"Est-ce que je figure dans les carnets ?"
« Les nouvelles victimes potentielles qui me contactent ont été opérées par Le Scouarnec, mais elles n’ont pas été contactées par les enquêteurs. C’est par la presse qu’elles ont connu cette affaire. Certaines ont des souvenirs qui les troublent, d’autres pas. Mais toutes me demandent la même chose : est-ce que je figure dans les carnets ? », raconte-t-elle.
L’avocate se plonge alors dans le dossier : « je vérifie la crédibilité de leurs propos en consultant ces carnets. Il faut faire un tri. Ce genre d’affaire attire toujours des personnes qui se déclarent victimes alors qu’il n’en est rien. J’ai transmis au procureur de Lorient un listing des personnes se présentant à mon cabinet et susceptibles d’être elles aussi, des victimes de Joël Le Scouarnec », souligne Francesca Satta.
Une mise en examen très attendue
Ce jeudi, Joël Le Scouarnec a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur 312 personnes, mineures lors de la commission des faits. Cette mise en examen était très attendue par les victimes.
« Depuis hier, plusieurs victimes dont je m’occupe m’ont contactées, satisfaites de cette mise en examen, elles l'attendaient depuis longtemps », observe l’avocate.
« Le procureur de la République à Lorient m’a agréablement surprise. J’ai noté que tout a été fait pour éviter la prescription des faits, permettant d’exclure un minimum de victimes. Ce qui m’a plu aussi, c’est l’ouverture d’une enquête préliminaire en parallèle pour retrouver les personnes qui se sont tues et ont donc favorisé la continuité des infractions pendant une trentaine d’années », conclut-elle.