Prescrit ou jugé ? Les victimes de Joël Le Scouarnec encore dans l'incertitude sur le sort de leurs dossiers

Sur 349 victimes, 26 dossiers ont été classés, faute de caractérisation ou à cause de la prescription. Une incertitude difficile à supporter pour les victimes. 

C'est un premier soulagement, encore mêlé d'incertitude. Ce 15 octobre, l'ex-chirurgien pédophile Joël Le Scouarnec a été mis examen pour viols et agressions sexuelles sur 312 victimes. Après cette annonce, la nuit a été difficile pour Amélie Lêvéque. Âgée aujourd'hui de 37 ans, elle a été abusée en 1991, à l'hôpital de Loches et a pris sur elle de devenir le visage public de l'affaire Le Scouarnec, dans le but de rassembler les victimes. "Je suis quand même hyper contente, on attendait ça avec impatience. Le fait qu'ils aient aussi porté plainte contre X pour non-dénonciation, c'est une belle victoire pour nous. On se disait bien que c'est pas possible que personne n'ait rien vu, rien entendu, rien soupçonné. Autant de monde, autant d'endroits... Ce n'est pas possible. Il faut que les langues se délient, on le dit depuis le départ, c'est super important." Mais un douloureux détail reste à préciser. Sur les 349 victimes qui se sont manifestées, 26 dossiers ont été classés, prescrits ou difficiles à caractériser. Et tout le monde n'est pas encore fixé sur son sort. 
 

"N'avoir pas un mot pour soi, c'est difficile"


Jusqu'à ce matin, Amélie Lévêque ignorait si son dossier avait été classé, elle qui se bat depuis le début de l'affaire pour l'imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineurs. Un combat compliqué du point de vue du droit, mais mené dans le débat public par plusieurs associations et parlementaires. "Forcément, quand c'est soi-même, on veut que ça n'existe pas. On se dit : "je veux qu'il paie pour ce qu'il m'a fait", confie Amélie Lévêque. Si on m'avait dit que j'étais dans ces 26 dossiers, ç'aurait été un nouveau travail à faire pour trouver la paix. N'avoir pas un mot pour soi, c'est difficile."

Pour elle, c'est définitif : le dossier pourra être jugé. La jeune femme attend maintenant de pied ferme le procès de son agresseur. "J'ai envie d'être présente, parce que ça fait partie de mon histoire maintenant. Et un face-à-face, j'en rêve ! J'ai besoin de cette confrontation, qui n'aura peut-être jamais lieu, mais bon... Je pourrais mener mon combat jusqu'au bout."
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