Deux jeunes majeurs remis en liberté après avoir commis des "actes de torture et de barbarie" à Lorient

La cour d'appel de Rennes a ordonné ce vendredi 1er juillet 2022 la remise en liberté sous bracelet électronique de deux jeunes de 18 et 19 ans accusés d'avoir commis des "actes de torture et de barbarie" sur le beau-frère de l'un d'eux à Lorient (Morbihan) le 22 mai 2022.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a ordonné ce vendredi 1er juillet 2022 la remise en liberté sous bracelet électronique de deux jeunes de 18 et 19 ans jugés pour des "actes de torture et de barbarie" commis en mai dernier à Lorient (Morbihan)..

Le 22 mai 2022 vers 4 heures du matin, les policiers interviennent dans un appartement de la rue de Kerolay, non loin du quartier du port de commerce de Lorient. L'alerte a été donnée par la locataire. Son petit ami est "en train de se faire agresser par son demi-frère et un ami de ce dernier".

Vengeance

Sur place, les enquêteurs découvrent effectivement "deux hommes maculés de sang", ainsi qu'un troisième "prostré dans un coin" et "couvert de sang" lui aussi. Une fourchette et deux couteaux ensanglantés sont également retrouvés.

La jeune femme raconte qu'elle et son compagnon se sont "remis ensemble" une dizaine de jours plus tôt. Selon elle, son demi-frère Théo reproche à ce dernier d'avoir commis des "violences à son encontre par le passé" et "insulté sa mère" décédée il y a un an.

Ils avaient filmé une partie de leur agression

La nuit des faits, Théo, 18 ans, revenait d'une soirée passée "à Gestel" avec son ami Logan. Les deux amis s'étaient ensuite rendu en discothèque, où "une altercation" avait éclaté.

"Fortement alcoolisés", tous les deux s'étaient ensuite invités chez la demi-soeur de Théo. Ils s'en seraient tout de suite pris à son compagnon en lui assénant "des coups au visage avec une planche en bois". Il aurait également été frappé "avec un objet coupant ou tranchant", selon un médecin chargé de l'examiner.

Une plaie en forme de croix

La victime - qui présentait également "une plaie en forme de croix" tracée par un "objet tranchant" - s'était vu prescrire deux semaines d'interruption totale de travail (ITT).

Lors de l'audience, le 16 juin 2022, la présidente de la chambre de l'instruction avait relevé que les deux jeunes agresseurs avaient filmé une partie de la scène. Ces enregistrements sont aujourd'hui entre les mains des enquêteurs : ils ont pu établir que l'un d'eux avait frappé la victime "au niveau de la tête" et "enfoncé un objet", tenant "un couteau ensanglanté en main".

Inconnus de la police

"Je vais finir de le tuer", avait dit cet "apprenti en charcuterie" à peine majeur, ajoutant "On va le laisser pour mort". Son ami - qui prépare un brevet professionnel (BP) Conducteur de ligne dans le secteur agroalimentaire - avait donné "deux ou trois coups de pied dans la tête" de la victime.

Selon les avocats de la défense, les deux jeunes hommes avaient tout de suite "reconnu les faits". Ils sont "tout à fait conscients de la gravité" des actes commis, qualifiés par le procureur de la République d'actes "de torture et de barbarie".

"Une correction (...) dans un contexte banal"

Jusqu'alors inconnus de la justice, ces jeunes "bien sous tous rapports" et qui "ont tout l'avenir" devant eux, selon l'avocate générale, avaient donc demandé à regagner leurs emplois et à sortir de détention provisoire. La représentante du parquet redoutait toutefois que ces "grands chevaliers blancs" qui avaient voulu "donner une correction" dans un "contexte banal" réitèrent une autre "expédition punitive" du même type. Elle avait donc réclamé leur maintien en détention provisoire.

Le plaignant a dit "Je ne leur en veux pas".

Me Iannis Alvarez, avocat d'un des agresseurs présumés.

Plaidant la remise en liberté sous bracelet électronique de son client, l'un des avocats de la défense avait rappelé les propos du plaignant: "Je ne leur en veux pas" et "Je n'ai pas peur pour moi".

"Il perdrait toute son insertion professionnelle", avait abondé son confrère, avocat du second détenu, se demandant "comment et pourquoi un jeune homme de 18 ans se retrouve mêlé et acteur d'un dossier criminel ?". "Son avenir pourrait être obéré rapidement s'il n'est pas remis en liberté : son employeur et le directeur du CFA disent qu'ils ne pourront pas maintenir cet emploi éternellement", avait-il fait valoir.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a donc entendu leurs arguments, en remettant les deux jeunes en liberté jusqu'à leur procès.

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