Après des années de déboires judiciaires achevées sur un acquittement dans un procès pour viol en juin en Angleterre, Benjamin Mendy pourrait retrouver les pelouses d'un terrain de foot pour la première fois depuis deux ans avec Lorient face à Monaco, dimanche pour la 5e journée du championnat de France.
Le défenseur de 29 ans est présent pour la première fois dans le groupe depuis son arrivée surprise à Lorient (Bretagne) en juillet, après avoir été laissé libre par Manchester City. L'international français, champion du monde avec les Bleus en 2018, n'a plus disputé de match officiel depuis plus de deux ans, et devrait être remplaçant.
"Il peut jouer axe gauche ou piston gauche. On ne connaît pas la durée qu'il est capable de soutenir, mais il ne démarrera pas titulaire", avait annoncé son entraîneur Régis Le Bris vendredi.
Visé par plusieurs plaintes pour viol, tentative de viol et agression sexuelle, des accusations qu'il a toujours contestées, évoquant des relations consenties qui se sont déroulées à son domicile, l'ancien joueur des Citizens, immédiatement suspendu par le club anglais, avait été incarcéré en août 2021, passant quatre mois en détention provisoire.
Dans un premier procès en janvier dernier, le jury l'avait déclaré non coupable de six viols et d'une agression sexuelle, à l'issue de quatre mois d'audience.
En juin, un second procès s'était penché sur les deux accusations pour lesquelles le jury n'était pas parvenu à un verdict, et l'avait déclaré non coupable.
Si cette décision a mis fin à toutes les procédures engagées contre Mendy par la justice britannique, elle n'a pas empêché la polémique sur son recrutement surprise par Lorient, au-delà du pari sportif que représente son transfert.
"Un certain malaise" chez les supporters
Le club a tenu éloigné le natif de Longjumeau, en Île de France, de toute sollicitation médiatique, tandis que celui-ci réalisait un travail de remise en forme nécessaire avant de retrouver les terrains, qu'il n'a plus foulés depuis le 15 août 2021 et un match à Tottenham.
A plusieurs reprises depuis cet été, des collages dénonçant son recrutement mais visant aussi de manière générale les violences sexuelles et sexistes dans le monde du foot ont été réalisés aux abords du stade.
Les Merlus Ultras, le principal groupe de supporters du club, avait exprimé de son côté "un certain malaise" sur la venue du défenseur aux 10 sélections avec les Bleus.
"Notre rôle n'est pas de nous substituer à la justice. [...] Mais nous sommes pleinement conscients que la défense des victimes d'agressions sexistes et sexuelles est essentielle" ajoutait le groupe dans un communiqué publié en juillet, quelques jours après l'annonce du transfert.
"Il faut accepter le fait que des gens s'expriment. Si les opinions sont exprimées de manières licites, c'est de leur droit, et nous on doit jouer au football. Je n'ai pas de problème avec ça", a réagi vendredi Régis Le Bris, ajoutant qu'"aujourd'hui l'affaire a été classée, on a envie de se concentrer sur le football".
Autant de réactions qui font planer le doute sur l'accueil que lui réservera le stade du Moustoir dimanche (13h00), pour la réception de Monaco.