Grève dans les crèches : le secteur de la petite enfance à bout de souffle

A l'appel du Collectif "Pas de bébés à la consigne", les professionnelles des crèches manifestent ce jeudi 6 octobre leur ras-le-bol. Une journée de grève suivie en Bretagne pour demander de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires.

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Les professionnelles de la petite enfance ont manifesté ce jeudi 6 octobre à Rennes, Brest, Lorient. Puéricultrices, auxiliaires et aides-auxiliaires, éducatrices, psychomotriciennes, partagent les mêmes slogans, la même lassitude. 

"Il n'y a que Shiva qui a six bras", "stop à l'accueil dégradé", "Pros surmenées, bébés sacrifiés", leurs revendications portent sur le manque de moyens et l'absence de reconnaissance. 

Les textes prévoient une professionnelle pour s'occuper de cinq bébés, un poste pour huit petits qui marchent. 

"On est dans les clous vis à vis des règlements. Dans la réalité, c'est très compliqué, voire impossible", lâche Béatrice qui travaille dans une crèche multi-accueil. 

Elles assurent faire le maximum. En ayant le sentiment de travailler à la chaîne. Entre l'accueil, les repas, le sommeil, les changes, l'éveil, ce qui semble acceptable en théorie se révèle irréalisable sur le terrain. 

"Dès qu'il manque une personne, on est vite désorganisées, débordées. Les absentes sont rarement remplacées. Quand 4 ou 5 bébés pleurent en même temps, on ne peut pas se démultiplier" se désole Laëticia, aide auxiliaire dans une crèche privée. 

"On ne s'occupe pas de poupées"

Ces professionnelles de la petite enfance demandent également le retrait de l'arrêté du 29 juillet 2022 qui autorise le travail en crèche sans formation ni diplôme dans "un contexte de pénurie de personnel"

Les gestionnaires ont désormais la possibilité de recruter des personnels non qualifiés. 

"Il y a des connaissances à avoir pour accompagner l'enfant et les parents" explique Jennyfer aide auxiliaire de crèche, " ça ne s'apprend pas sur le tas en quelques heures".

Des compétences qui s'acquièrent dans le temps. Toutes ont suivi une formation longue et accumulé de l'expérience. Un professionnalisme remis en cause par ce nouvel arrêté. 

La petite enfance, un vrai métier 

"On aimerait que l'on n'embauche pas n'importe qui, dans n'importe quelles conditions, à n'importe quel prix" s'agace Laura, éducatrice. 

Quand s'ajoute aux tâches quotidiennes la formation d'une collègue, le temps manque doublement. Les auxiliaires de puériculture dénoncent une charge supplémentaire dont elles se seraient bien passées. 

D'autant que les salaires plafonnent au smic, avec ou sans diplôme. Une dévalorisation de leurs métiers et un manque de respect de leurs compétences qui ne passent pas.

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