Rennes. "Non aux usines à bébés" : nouvelle mobilisation des professionnels de la petite enfance

Les professionnels de la petite enfance s'opposent au projet de réforme du mode d'accueil du jeune enfant, qui prévoit notamment la possibilité d'augmenter le nombre d'enfants par adultes dans les structures collectives.

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Un professionnel pour cinq enfants qui ne marchent pas et un pour huit enfants qui marchent, c'est la norme en vigueur actuellement dans les structures d'accueil collectif de la petite enfance. La réforme prévoit "d’opter pour un taux d’encadrement unique d’un professionnel pour six enfants". 

 

Vous vous imaginez seule avec cinq bébés, à donner cinq repas en même temps ? C'est déjà difficilement gérable !

Enora, accompagnatrice éducative



Pour les professionnels qui accueillent les enfants âgés de deux mois et demi à quatre ans, cette réforme annonce une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail, au détriment des enfants. 

 

"C'est presque plus de la garderie que de la crèche"

Assistante éducative dans la structure multi-accueil La Ritournelle à Lehon-Dinan, dans les Côtes-d'Armor, Corinne Robert exerce ce metier depuis 20 ans."Je vois que d'année en année ça se déteriore, le travail n'est plus le même, on a de plus en plus d'enfants, c'est presque plus de la garderie que de la crèche, pour les enfants surtout je pense que ce n'est pas adapté."

Ouverte du lundi au vendredi de 7 h 45 à 18 h 30, la Ritournelle accueille chaque jour 24 enfants, et compte six professionnels de l'éducation des jeunes enfants, un agent polyvalent en charge de l'entretien et des locaux, et une responsable de la structure. 

Au quotidien, le nombre d'adultes par enfant se révèle souvent insuffisant, la directrice en charge de l'administration est souvent sollicitée en renfort auprès des enfants."On se retouve à faire appel à l'agent d'entretien qui s'occupe des locaux pour qu'elle vienne intervenir auprès des enfants parce que c'est la priorité." témoigne Camille Claus, directrice de la Ritournelle.

 

Pour la rentabilité, on veut sacrifier les soins qu'on peut apporter aux enfants, l'accueil qu'on peut réserver aux familles

Camille Claus, directrice de la Ritournelle

Avec cette réforme, la directrice de la Ritournelle craint, comme beaucoup de ses collègues, que la situation se dégrade : "On est déjà bien occupés, on essaye de faire au maximum de l'individuel dans le collectif, mais la crainte, c'est qu'on puisse de moins en moins le faire. Pour la rentabilité on veut sacrifier les soins qu'on peut apporter aux enfants, l'accueil qu'on peut réserver aux familles"



Selon le secrétaire d'Etat en charge de l'enfance et des familles Adrien Taquet, cette réforme entend pourtant "concentrer l’attention et les moyens sur cette période fondatrice pour l’enfant". Inscrite dans le cadre de la loi d’Accélération et de Simplification de l’Action Publique (ASAP), elle devrait entrer en vigueur au cours du premier semestre 2021.


 

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