Lorient: avec Geoffrey Oryema, la voix de l'exil africain s'est éteinte

Le célèbre musicien d'origine ougandaise Geoffrey Oryema, installé à Ploemeur dans le Morbihan, est décédé vendredi à Lorient à l'âge de 65 ans.

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Geoffrey Oryema était installé à Ploemeur, dans le Morbihan, depuis de nombreuses années. Il avait fui l'Ouganda, il y a une quarantaine d'années, et avait obtenu la nationalité française.

Décédé des suites d'un cancer ce vendredi, une cérémonie religieuse devrait avoir lieu en fin de semaine prochaine à Ploemeur.


Une carrière bien remplie


Né à Soroti, l'auteur-chanteur-compositeur était le fils d'un ancien ministre de Milton Obote, contraint de rester à son poste par le dictateur Idi Amin Dada.

Il est arrivé clandestinement en France en 1977 après l'assassinat de son père.

"Je ne pourrais plus vivre ailleurs qu'en France, avait confié à l'AFP en 2002 le musicien à l'allure imposante, ce pays m'a tendu les deux bras".

Sa carrière avait été soutenue dans les années 90 par Peter Gabriel, qui lui avait fait enregistrer son premier album "Exile", dans ses studios Real World en Angleterre, a rappelé sa compagne. Ses deux albums suivants avaient été enregistrés dans ce même studio.

Anglophone, il s'était mis au français et avait écrit des chansons dans cette langue, enregistrant en 1996 un duo avec Alain Souchon ("Bye bye lady Dame").

L'une de ses chansons "Yé lé lé" avait été choisie par Michel Field pour le générique de son émission "Le cercle de minuit". Ce morceau avec son chant poignant et mélancolique était devenu l'une de ses oeuvres les plus connues.

Il avait remporté en 1996 une Victoire de la musique alors qu'il faisait partie du groupe KOD (Manu Katché, Oryema, Tonton David) pour sa participation à la bande originale d'"Un indien dans la ville", film d'Hervé Palud.


Depuis Ploemeur, un combat pour les enfants soldats


Si l'influence de son pays était sensible dans des mélodies habillées par le lukeme ou sanza, petit piano à pouce, Oryema revendiquait volontiers par ailleurs l'héritage du rock. Son dernier album "From the heart" était sorti dans les bacs en 2012.



"C'était un grand humaniste. Il a donné son nom et son soutien en 2016-2017 à un centre d'hébergement pour demandeurs d'asile à Bobigny", a rappelé sa compagne Régine Martz.

Le musicien s'est aussi beaucoup impliqué contre l'enrôlement des enfants dans les luttes armées. Avec la chanson la Lettre, qu'il a chantée aux nations Unies, il adresse un message à Joseph Kony.

L'homme est recherché par la cour pénale internationale, pour avoir, entre autres, enrôlé des enfants soldats dans son armée de Libération du seigneur. Il y en a eu jusqu'à 50 000 en Ouganda, qu'il faut aujourd'hui réintégrer.

C'est d'ailleurs en Ouganda, à Anaka, la terre de ses ancêtres, que les cendres de Geoffrey Oryema seront dispersées.
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