Le député LREM du Morbihan Gwendal Rouillard a reçu des menaces de mort, et choisit de ne pas garder le silence. Sur son compte twitter, le parlementaire réaffirme son soutien à la politique sanitaire du gouvernement, mais appelle surtout à un sursaut du pays face aux dérives extrémistes.
Les menaces de mort ont été postées sur le blog du député de Lorient le 2 septembre. Et elles font froid dans le dos :
"Avoir voté le confinement d'avril est une très grave erreur de votre part. Vous devriez faire attention à ce que vous votez, j'ai une kalashnikov et un revolver à côté de moi en ce moment même. Le jour où il faudra, je viendrais pour vider mes chargeurs..."
Des menaces que Gwendal Rouillard a donc choisi de rendre publiques et de dénoncer sur son compte twitter, en appelant les autorités et les citoyens à un sursaut face aux dérives extrémistes.
"Depuis des années, j’ai reçu une collection de menaces et plus particulièrement des menaces de mort. J’ai toujours gardé le silence pour ne pas faire de publicité à leurs auteurs. Mais après avoir reçu ces nouvelles menaces de mort cette semaine, j’ai décidé de m’exprimer en réaffirmant clairement et fermement mes fondamentaux."
Le député breton a porté plainte au commissariat de Lorient.
Mon communiqué suite aux nouvelles menaces de mort reçues ces derniers jours. Je serai toujours un élu libre aux côtés de l’immense majorité des Français favorable au vaccin et aux sciences… https://t.co/Co7ONbRyjH pic.twitter.com/qgQeRoXW6Z
— Gwendal ROUILLARD (@G_ROUILLARD) September 10, 2021
Dans son communiqué, le député breton évoque "la lâcheté des auteurs de ces menaces", mais souligne "qu'ils renforcent encore davantage le sens et la force de notre engagement au service de nos valeurs républicaines, du droit et de la protection de la population".
"Je demande à nos autorités politiques nationales et locales une protection renforcée pour l’ensemble de ces acteurs. Je pense en particulier aux médecins, aux pharmaciens et aux personnels soignants qui sont scandaleusement les cibles des AntiVax... Je réaffirme aussi mon soutien total à la politique vaccinale décidée par le Président de la République et le Gouvernement. Le vaccin est le seul moyen efficace à ce stade pour faire reculer la pandémie du Covid-19 et protéger au mieux la population".
Le débat est nécessaire, la violence et les menaces sont inacceptables
Joint au téléphone, le député breton rappelle qu’il fait de la politique depuis 23 ans, qu’il a été collaborateur, élu local, parlementaire. Et qu'il peut donc témoigner d'une évolution "préoccupante. "Si le débat est indispensable, le franchissement des lignes rouges est inacceptable, et il a malheureusement tendance à se banaliser."
"Bien sûr, les partis ont des défauts, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances, mais ça ne peut pas servir de prétexte à assassiner ou à vouloir assassiner des représentants des institutions. Je pense aux élus bien sûr, dont beaucoup sont régulièrement menacés. Mais aussi aux médecins et aux soignants qui ont rappelé eux aussi cette semaine qu’ils étaient victimes de menaces."
Menaces de mort contre les scientifiques pro-vaccination : le docteur Jérôme Marty s'inquiète "très fortement d'un passage à l'acte"https://t.co/DhrYxtlOpG pic.twitter.com/KGXhNOA17D
— franceinfo (@franceinfo) September 7, 2021
Le sujet, c'est la démocratie
"Il ne faut pas s’habituer à cette violence, conclut Gwendal Rouillard. Aujourd’hui, on finit par trouver que ça fait partie du décor. Il faut se ressaisir, sinon nous allons vivre de nouveaux drames. Moi je vais arrêter la vie politique en 2022, je n’ai plus rien à gagner. Mais je veux juste être une sentinelle, pour les futurs élus, leurs familles, leurs enfants. Je pense aussi aux soignants, aux pompiers, aux journalistes, etc... à tous ceux qui font l'objet de menaces... "
"Il faut que ces acteurs soient soutenus, et qu'on alourdisse les sanctions contre ceux qui visent les institutions. Et qu'à la veille des futures échéances électorales, les candidats fassent preuve de retenue, ce qui n'empêche pas le débat public. Mais il faut enrayer la montée des extrémismes. La démocratie est en jeu."