Depuis des semaines, le projet Ker'Oman suscite la polémique. La coopération entre le port breton et le sultanat d'Oman pour la conception et la gestion d'un port en mer d'Arabie va-t-elle déboucher aussi sur une importation de poisson par avion ? Pour le président de la Région Bretagne, "ce serait une aberration".
En Bretagne, le port de pêche de Lorient, deuxième de l'Hexagone, va-t-il importer du poisson d'Oman par avion-cargo ?
L'idée, évoquée dans le cadre d'une coopération avec le sultanat, suscite depuis des semaines de nombreux remous en Bretagne. Pêcheurs et écologistes sont notamment montés au créneau.
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Ce 15 janvier 2024, le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard, a décidé de communiquer sa position sur le projet Ker'Oman, en indiquant que "la Région avait soutenu l’appel d’offres lancé par le sultanat d’Oman dans le seul but de permettre à ce pays de développer un port de pêche, et ainsi éviter le pillage de ses importantes ressources halieutiques".
"À aucun moment l'importation de poisson n'a été évoquée"
"Je suis plutôt heureux que l’expertise bretonne ait été reconnue sur le sujet, poursuit Loïg Chesnais-Girard, et je continuerai de militer pour que chaque région du monde puisse produire durablement et localement. C’est un incontournable pour l’avenir de notre planète".
À aucun moment, dans le cadre de nos échanges avec les différents partenaires, le sujet de l’importation de poisson, venant de plus de 8 000 km en avion-cargo, n’a été évoqué. Si tel avait été le cas, la Région Bretagne aurait évidemment affirmé son opposition à ce projet qui ne correspond pas à la ligne politique que je défends
Loïg Chesnais-GirardPrésident de la Région Bretagne
"Importer du poisson en avion-cargo pêché à 8 000 km serait une aberration"
"La France et l’Europe importent aujourd’hui plus de 70% du poisson consommé", poursuit le président de région. "Ce chiffre est déjà bien trop important. Notre priorité absolue est et reste de maintenir notre pêche bretonne et européenne, et de garantir son avenir. Cela passe par nos lycées, nos outils de formation, nos criées et nos ports".
"Importer du poisson en avion-cargo pêché à 8 000 km d’ici serait une aberration. Apprendre à manger ce que l’on produit dans le respect de l’environnement sera toujours une meilleure option."