La mission patrimoine menée par Stéphane Bern depuis 2017 a choisi ses 18 projets emblématiques pour la France en 2022. En Bretagne, ce sera l'ancienne colonie pénitentiaire de Belle-île en Mer qui profitera bénéficiera des fruits du loto du patrimoine, pour la restauration de ses extérieurs. Le bâtiment, sur les hauteurs du Palais, a été un lieu de détention pour mineurs. Il accueillera des résidences d'artistes et une programmation culturelle.
On l'a qualifié de "bagne d'enfant". Le site de Haute-Boulogne, un bâtiment bas et gris sur les hauteurs du Palais, adossé à la citadelle Vauban, a marqué l'histoire de Belle-Ile. Le caractère insulaire de cette colonie pénitentiaire, dont on ne pouvait guère s'évader, finira d'asseoir la réputation du lieu. On y accueille, à partir de 1880, des délinquants orphelins et vagabonds mineurs, que l'on initiait aux métiers de la mer.
Si les environs sont aujourd'hui plein de charmes, et fera le bonheur d'artistes en résidence, les conditions d'alors étaient celles d'un pénitencier, avec sa discipline militaire violente et intraitable. Le centre pénitentiaire, puis Institution Publique d’Education surveillée, a fermé ses portes en 1977.
La colonie pénitentiaire de Belle-Ile fait partie des 18 sites emblématiques qui feront l'objet d'une revalorisation par la mission "Stéphane Bern" et son loto pour le patrimoine. Un projet vise en effet à convertir près de 1000 m2 de ses bâtiments, surplombant la mer, pour devenir un tiers-lieu insulaire. Propice, c'est son nom, accueillera des artistes, des collectifs et de jeunes entrepreneurs.
Coworking, café-galerie, résidences d'artistes, le tiers-lieu prévoit de créer entre trois et 10 emplois, à terme, tout en offrant une programmation artistique et culturelle à la population insulaire.
Rénovation urgente
Les travaux qui seront soutenus par la Mission Patrimoine porteront sur la restauration extérieure, pour la mise hors d'eau et hors d'air. Le bâtiment, qui aujourd'hui appartient à la commune, est resté sans entretien toutes ces années. La toiture laisse apparaitre la charpente par endroits. Cette dernière montre d'ailleurs des signes de faiblesse. Les huisseries sont inexistantes.
Les travaux doivent débuter en novembre 2022, et durer deux ans.
645 sites soutenus
C'est la cinquième édition de la Mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril, confiée à Stéphane Bern.
Outre l'ancienne colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer (Morbihan), parmi les heureux élus figurent le château de Quenza (Corse-du-Sud), les chevalements miniers d'Oignies (Pas-de-Calais), l'église Saint-Louis de Villemomble (Seine-Saint-Denis), les anciennes église et infirmerie vétérinaire du haras du Pin (Orne), le théâtre à l'italienne de Guéret (Creuse), le cinéma Atlas aux anses d'Arlet (Martinique) ou le village de l'Acarouany et son ancienne léproserie à Mana (Guyane).
Les dotations accordées grâce au Loto du patrimoine seront annoncées lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, en septembre.
Depuis la première édition en 2018, la Mission patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration, dont 90 projets emblématiques du patrimoine régional et 555 sites départementaux.
L'édition 2021 du Loto avait battu un record en collectant plus de 28 millions d'euros. Depuis son lancement, ce Loto a apporté 100 millions d'euros à la Mission.