"À quelques secondes près, cela aurait pu être plus compliqué", pris d'une crise d'épilepsie, un moniteur de kayak sauvé par ses élèves

Sur le canal de Nantes à Brest, un groupe d'élèves du lycée Saint-Ivy de Pontivy ont sauvé leur moniteur de kayak victime d'une crise d'épilepsie en plein cours. Une intervention qui a permis d'éviter le pire, grâce aux gestes de premiers secours appris au lycée.

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"À quelques secondes près, cela aurait pu être plus compliqué de le sauver". Quatre jours après leur geste héroïque, Justin Grulier et Valentin Bellec, élèves de terminale au lycée Saint-Ivy de Pontivy, reviennent sur le sauvetage de leur moniteur de kayak. 

Vendredi dernier, entre 10h et 12, alors que leur classe participe à une session de kayak sur le canal de Nantes à Brest, l'embarcation de leur moniteur se renverse de manière subite. "On voit Philippe qui commence à arriver vers nous et il commence à bouger un peu des bras. On n’avait pas trop calculé et là, on voit qu'il se retourne", raconte Justin qui se trouve à quelques mètres du moniteur. Ce dernier est victime d'une crise d'épilepsie sur l'eau.  

Avec Valentin, l'un de ses compagnons de classe, le lycéen décide de réagir vite et plonge dans l'eau. "Je n'avais pas pied car il y avait beaucoup de fond. J'ai essayé de le retourner. Valentin est venu m'aider et on a réussi à le remettre en dehors de l'eau."

Voir le reportage :

durée de la vidéo : 00h01mn58s
Sur le canal de Nantes à Brest, plusieurs élèves du lycée Saint-Ivy de Pontivy ont sauvé leur moniteur de kayak victime d'une crise d'épilepsie en plein cours de kayak. Quelques jours plus tard, ils nous racontent. ©FTR

Un bon esprit d'équipe 

Les autres élèves de la classe alertent rapidement leur professeur d'EPS qui se trouve avec une autre partie du groupe sur l'eau. "J'ai entendu appeler monsieur, Monsieur. Je me suis retourné et j'ai vu que cela paniquait", raconte Philippe Herpe, leur professeur. "Je me suis rapproché et c'est là que j'ai vu que le moniteur était inconscient mais sa tête était hors de l'eau car Justin et Valentin avaient réussi à faire basculer le kayak dans le bon sens." 

Les gestes de premier secours

Une fois retournée, les élèves tentent ensuite de ramener l’embarcation du moniteur près de la rive. Tétanisé, ce dernier ne peut pas être sorti. "Quand on l’a sorti de l’eau et qu’on l’a vu tétanisé, c’était assez impressionnant", raconté Valentin. 

Le groupe décide donc de s'y mettre à plusieurs pour sortir l'embarcation de l'eau et hisser le kayak sur la berge. "On a pu le remonter avec l'aide de toute la classe et on a pu le repositionner sur le côté en position latérale de sécurité", relate Valentin. 

On a tous réagi assez vite. On n'a pas paniqué et tout s'est bien passé.

Justin Grulier

Elève de terminale à Pontivy

Le moniteur hospitalisé 

Entre-temps, un des élèves a alerté les pompiers qui arrivent rapidement sur place. "En moins de dix minutes, ils sont arrivés sur place", témoigne leur professeur.

Les secours ont pu confirmer au professeur que l'intervention rapide des jeunes lycéens pour sortir la victime de l’eau a été déterminante. "Après avoir échangé avec eux, s'il avait passé plus de temps sous l'eau, les conséquences auraient été différentes. Cela aurait pu être bien plus grave."  Le moniteur a été ensuite hospitalisé.  

Une formation déterminante aux premiers secours

Grâce aux compétences acquises pendant leur formation, notamment au collège, ces lycéens ont pu faire preuve de beaucoup de sang-froid et ont su comment réagir vite pour sauver et prendre en charge la victime avant l'arrivée des secours. Pour la plupart, ils ont été formés au premier diplôme de secourisme, le PSC1. 

"Il y a eu énormément de réactivité et il faut les féliciter", a réagi Catherine Cochin, leur professeur de prévention santé environnement. "Dans le cadre des cours, on a un petit peu d'analyse des risques professionnels et on aborde tous les risques auxquels ils peuvent être exposés."  

Le moniteur se trouve actuellement toujours en observation pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autres causes qu'une crise d'épilepsie. "Mais autrement, il va bien," assure l'équipe enseignante.  

(Avec Nicolas Corbard)

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