L'Église "ne peut que déplorer" la moindre visibilité des signes chrétiens "dans une société qui souffre déjà d'un manque de repères", a souligné mardi le diocèse de Vannes, après une décision de justice ordonnant le retrait d'une croix en Bretagne.
Alors que la croix de la statue de Jean-Paul II de Ploërmel suscite le débat, c'est au tour du diocèse de Vannes de communiquer et de déplorer le manque de signe chrétiens dans la société. "L'Église ne peut que déplorer ce qui risque d'accroître la tendance à rendre toujours moins visibles les signes chrétiens dans une société qui souffre déjà d'un manque de repères", estime le diocèse. "Si la laïcité a su trouver en France pendant des siècles une forme équilibrée, c'est parce que les penseurs et dirigeants de notre pays ont été éclairés par Celui qui a dit : " Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient "", ajoute le diocèse, en référence à une parole attribuée à Jésus de Nazareth.
"S'en prendre au Christ et à la Croix, c'est s'en prendre au fondement même de cette laïcité équilibrée qui permet à chacun de donner le meilleur de lui-même pour la construction d'une société apaisée", poursuit le diocèse, avant d'assurer qu'il apporterait "son aide pour trouver toute solution respectueuse de cette sagesse".
Un croix à retirer
La semaine dernière, le Conseil d'État a ordonné le retrait de la croix surplombant une statue de Jean-Paul II à Ploërmel (Morbihan), au nom de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État. Cette décision "suscite un émoi bien compréhensible, au-delà de la population locale", remarque le diocèse dans un communiqué de presse, qui souligne cependant qu'il n'est "pas directement concerné" par cette affaire n'étant pas propriétaire de la statue ni partie au procès.
Installé sur un parking de Ploërmel (9.000 habitants), dans le Morbihan, le monument, qui culmine à 7,50 mètres de haut, a été contesté avant même son édification le 9 décembre 2006, 101 ans exactement après la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l'État. La décision rendue mercredi 25 octobre par le Conseil d'État a suscité une nouvelle vague de protestations à droite, à l'extrême droite et sur Twitter. Le gouvernement
conservateur polonais a même proposé transférer la statue en Pologne.