Flambée des prix, rareté des biens, cela devenait compliqué de trouver la bonne affaire immobilière ces dernières années en Bretagne, et surtout sur le littoral. Mais les choses sont peut-être en train de changer. Illustration à Vannes, dans le Morbihan.
Mathieu a mis en vente sa maison il y a plus de 6 mois. Une belle maison sans travaux, avec un grand salon de 42 m² , exposé plein sud et donnant sur une terrasse de 45 m². Le tout dans un quartier très recherché du centre de Vannes. Mais après 15 jours, aucune touche. Le propriétaire a donc été contraint de revoir son prix et de passer en dessous des 700 000 euros espérés.
"En 2021, les acheteurs se seraient précipités pour l’acheter et elle se serait vendue en 3 semaines", analyse Grégory Terrin. "Aujourd'hui, ajoute le manager régional de l’agence immobilière Sublimons, même si elle est très bien, les acheteurs vont prendre le temps d’aller visiter 2 ou 3 autres maisons".
Des banques qui prêtent moins
Les acheteurs sont aujourd'hui freinés par des problèmes d'emprunts. En effet, actuellement, le taux d'usure, c'est-à-dire le taux maximal auquel une banque peut prêter, est fixé à 2,57%. Les établissements bancaires ne peuvent pratiquer de taux supérieurs. En conséquence, ils prêtent moins. Un acquéreur sur deux se voit refuser son prêt.
« Le taux de refus a fortement augmenté et je pense qu’il va continuer à augmenter si le taux d’usure n’est pas revu, puisqu’on écarte un certain nombre de ménages pour l’obtention des emprunts » explique Anthony Cornec, directeur de l’agence de courtage Artémis à Vannes.
Depuis le 1er octobre, le taux d'usure est cependant remonté, ce qui devrait profiter aux souscripteurs déçus.
Un secteur épargné : le luxe immobilier de prestige
« La particularité de ce domaine, ce sont les 11 chambres dont dispose la demeure » décrit Laurence Collobert pendant la visite. La somptueuse propriété, qui compte aussi plusieurs dépendances, un étang, et un jardin à la française, est mise en vente au prix de 2,5 millions d'euros.
Une somme qui ne freine pas les convoitises. Plusieurs acquéreurs potentiels se sont déjà manifestés. Des personnes qui n'ont pas besoin d’emprunter. « Il y a une telle demande que les prix sont maintenus. On ne ressent pas de crise économique ou de baisse d’activité » commente l'agent immobilier de Sotheby’s International Realty, spécialiste de l'immobilier d'exception.
Le luxe, dans l'immobilier comme ailleurs, ne connaît pas la crise.
La fin de la frénésie immobilière en Bretagne ?
La frénésie immobilière serait-elle en train de s'étouffer dans notre région ?
En 2022, les prix ont continué d’augmenter mais ils se stabilisent. Aussi, face à la raréfaction des acquéreurs, les vendeurs sont souvent contraints de revoir leur prix à la baisse. Les acheteurs ont également davantage de choix.
Et n'oubliez pas, si vous avez essuyé un refus de prêt de la part de votre banque avant octobre 2022, vous pouvez désormais retenter votre chance. Car les taux d'usure ont été révisés à la hausse, ce qui laisse espérer que les banques acceptent davantage de dossiers.
[Maylen Villaverde (avec Guillaume Bertrand)]