Hausse des taux des prêts immobiliers. Face aux inquiétudes grandissantes des emprunteurs, les réponses du gouverneur de la Banque de France

Nombreux sont les Français désireux d'acquérir un bien immobilier à se poser la question de savoir s'ils obtiendront bien un prêt. Face à cette inquiétude, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, se veut rassurant.

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C'est juste avant son intervention devant une assistance de chefs d'entreprise lors du Forum Economique Breton à Saint-Malo que François Villeroy de Galhau nous a accordé une interview.

Le gouverneur de la Banque de France se veut avant tout rassurant sur la situation économique de la France suite aux conséquences de la crise sanitaire due au Covid et à la guerre en Ukraine. "Cette année 2022, l'activité française résiste moins mal qu'on ne pouvait le craindre" tient-il à préciser en préambule, sans négliger toutefois les difficultés rencontrées depuis des mois par de nombreux secteurs de l'économie : les recrutements difficiles, la hausse de l'énergie et les problèmes d'approvisionnement en matières premières et matériaux.

Conscient de toutes les incertitudes (durée de la guerre et prix de l'énergie principalement) qui pèsent sur les mois à venir, la Banque de France "s'attend à un net ralentissement de l'économie plutôt qu'à une récession". Le gouverneur s'interroge surtout sur la capacité de production des entreprises avec les problèmes du recrutement, de la diversification de l'énergie et de l'approvisionnement. Il attend pour cela à ce que toutes les entreprises et les Français "se mobilisent" pour relever tous ces défis.

On sort d'une période exceptionnelle de taux anormalement bas car il n'y avait pas assez d'inflation en France et dans l'économie européenne.

François Villeroy de Galhau,

gouverneur de la Banque de France

Parmi toutes les thématiques abordées par le patron de la banque centrale, une intéresse particulièrement les Français, c'est celle des taux des prêts et principalement des prêts immobiliers qui connaissent des augmentations successives.

Le gouverneur tient à préciser que "l'on sort d'une période exceptionnelle de taux anormalement bas car il n'y a avait pas assez d'inflation en France et dans l'économie européenne". Une situation qui a poussé la Banque de France et la Banque centrale européenne à "favoriser des taux très bas". Une tendance qui s'est inversée suite à la crise sanitaire et la guerre en Ukraine et qui nécessite que "l'on revienne à des taux d'intérêts plus normaux".

Pour autant, François Villeroy de Galhau estime que même si les taux immobiliers augmentent progressivement, "ils ne reviennent pas à des niveaux exceptionnellement élevés ou défavorables mais à des moyennes historiques" et de rappeler que sur les quinze dernières années la moyenne des taux du crédit immobilier était de 2,7 % alors qu'en juillet dernier la moyenne était de 1,45 %, soit un "taux très favorable" selon le gouverneur.

Les prêteurs qui demandent une remontée accélérée du taux d'usure, c'est parce qu'ils veulent pouvoir prêter encore plus cher aux Français".

François Villeroy de Galhau,

gouverneur de la Banque de France

Ces dernières semaines, certains prêteurs, banques ou courtiers, désireraient voir le taux d'usure rehaussé. Un taux régulé par la Banque de France. Comme le rappelle François Villeroy de Galhau, "le taux d'usure est un taux plafond que la loi a voulu pour protéger les emprunteurs, les familles donc. Ainsi une banque ou un courtier ne peut prêter au-dessus de ce taux plafond."

Ce taux d'usure est fixé par la loi et calculé par la Banque de France tous les trimestres "en fonction des taux de marché rencontrés". Pour le gouverneur, pas de doute sur les intentions de ceux qui veulent voir ce taux relevé : "Les prêteurs qui demandent une remontée accélérée du taux d'usure, c'est parce qu'ils veulent pouvoir prêter encore plus cher aux Français". Une situation qui amènerait les plus bas revenus et les primo-accédants à ne pas pouvoir devenir éligibles aux prêts immobiliers.

Ainsi, depuis le 1er janvier, près d'une demande sur deux de prêts immobiliers, soit 45%, est refusée en France à cause de ce taux d'usure, selon un sondage Opinion System commandé notamment par l'Afib (Association française des intermédiaires en bancassurance).

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François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, explique sa position sur la hausse des prêts immobiliers. ©Thierry Peigné - FTV



Le banquier central affirme bien haut la volonté de son institution à vouloir "protéger les ménages". "Nous regardons avec attention s'il devait y avoir un effet d'éviction, c'est-à-dire 'est-ce que certains ne pourraient plus accéder aux taux du crédit immobilier à cause de ce taux d'usure' ajoute François Villeroy de Galhau mais aujourd'hui, nous n'en voyons aucun signe convaincant. Mais si les choses devaient changer, nous réagirions".

Aujourd'hui, tout le monde peut avoir sa chance d'accès au crédit immobilier.

François Villeroy de Galhau,

gouverneur de la Banque de France

Pour le gouverneur de la Banque de France, "il n'y a pas plus d'inquiétude à avoir demain" et pour argumenter, il prend l'exemple des primo-accédants, "qui sont probablement parmi ceux qui pourraient être les plus inquiets". "La part des primo-accédants dans le crédit immobilier reste élevée, c'est près de la moitié des nouveaux prêts d'accession à la propriété. Je ne dis pas qu'aujourd'hui 100 % des dossiers sont accordés, ça n'a jamais été le cas, mais tout le monde peut avoir sa chance d'accès au crédit immobilier."

Pour finir, François Villeroy de Galhau, tient à préciser que "face à la poussée de l'inflation qui est de 6,5 % actuellement, la Banque de France et la Banque centrale européenne restent mobilisées, pour la ramener à 2 %."

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