"On demandait 4 mois d'interdiction de pêche, on n'en a eu qu'un seul ! " La décision qui ne contente personne

Après les baleines la semaine dernière, ce sont les dauphins et les marsouins aujourd’hui qui sont sur le devant de la scène médiatique. Si le Conseil d’État a donné raison aux associations de défense de l’environnement qui l’avaient saisi, l'interdiction d'un mois de pêche dans le golfe de Gascogne déçoit tout le monde.

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On prend les mêmes et on recommence.

Il y a un an, le Conseil d’État interdisait la pêche durant un mois pour protéger les dauphins et les marsouins des captures accidentelles dans le golfe de Gascogne. 450 bateaux français étaient alors restés à quai. Les 10 000 dauphins qui meurent chaque année dans les filets des pêcheurs avaient eu un peu de répit.

 
Aujourd’hui, la décision est la même, malheureusement, les problèmes demeurent.

D’un côté, lorsque la pêche est autorisée, les captures accidentelles se multiplient et les cétacés meurent par centaines. Mais les pêcheurs peuvent travailler.

De l’autre, lorsque la pêche est (partiellement) interdite, les pêcheurs se plaignent d’un manque à gagner, les associations de défense dénoncent, elles, une période d'interdiction tellement courte qu'elle pourrait être insuffisante et, les cétacés encore en danger.

Alors voilà, durant 4 semaines, du 22 janvier au 20 février, le grand dauphin et le marsouin commun risqueraient moins d’être pris entre les mailles d’un filet. C’est ce qu’espère l’Etat avec cette décision.

Seulement, autre problème (encore) : cette décision ne contente personne.

Ni assos, ni pêcheurs satisfaits

Le Conseil d’État a débouté les associations sur la taille des bateaux et la durée d’interdiction de pêche.

Les juges administratifs ne requièrent pas "l'allongement de la durée de fermeture", ni "l'extension aux navires de moins de huit mètres" de cette mesure, même s’ils reconnaissent "que les 'sennes pélagiques' [filets rectangulaires utilisés en surface pour encercler des bancs de poissons] sont ajoutées à la liste des filets interdits sur la période".

"Un mois d'interdiction de pêche, c'est déjà acté pour 2025 et 2026, explique Marion Crecent, avocate de Sea Shepherd. Ce que nous demandions dans le cadre de cette instance, c'était justement une fermeture supérieure à ce seul mois". 


C'est donc un échec qui inquiète encore plus cette défenseuse de l'environnement. 

"On n’est encore pas dans le respect du principe de précaution que préconisent les scientifiques depuis 5 ans, regrette l'avocate. Les scientifiques demandent une interdiction de quatre mois parce que le pic d'échouage se déplace de décembre à mars, et un peu en été. Là nous nous retrouvons dans une situation dans laquelle on est même pas sûr que cette fermeture soit efficace sur ce mois-là. Le pic pourrait être le mois précédent ou le mois suivant ! Ce serait une double peine avec la fermeture et les dommages économiques que l'on connaît, et des centaines de morts de cétacés le mois suivant"

Les pêcheurs, eux, contestent non seulement les chiffres (ils dénoncent des données, selon eux, sans preuves, incomplètes ou encore contradictoires) mais comptent bien déposer un recours contre l'État.

Car après cette interdiction d'un mois, ils devront se plier aux nouvelles mesures pour améliorer la collecte de données sur les captures accidentelles et surtout (et c'est là que ça coince), à l’expérimentation de dispositifs techniques de réduction de ces captures accidentelles.

Autrement dire, cent quinze navires devront s'équiper de caméras à bord, 93 navires de plus de huit mètres de balises de coques et 65 de balises de filets. Le Comité national des pêches avait toujours considéré l’utilisation de caméras comme une ligne rouge... qui vient d'être dépassée.

L’association de l’Union française des pêcheurs artisans lance un sondage auprès des pêcheurs concernés sur la possibilité de déposer un recours devant le Conseil d’État pour "excès de pouvoir". Ils laissent cependant la possibilité à l'administration d'accepter une médiation. Affaire à suivre.

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