ProD2 : après une saison exceptionnelle, le RC Vannes "prêt à briser le plafond de verres des demi-finales" contre Béziers

Auteur d'une grande saison, le RC Vannes va disputer ce vendredi à La Rabine contre Béziers sa quatrième demi-finale de ProD2 en six ans. Après trois revers, le club breton espère avoir enfin trouvé la recette pour passer le cap et rêver d'une montée en Top14.

"On est content d'être enfin acteurs de ces phases finales" glisse, dans un sourire, Jean-Noël Spitzer, impatient de retrouver les terrains après deux semaines sans jouer. Ce vendredi 31 mai, le coach du RC Vannes et ses hommes vont affronter Béziers en demi-finale de ProD2, dans leur stade de la Rabine.

Un match qu'ils ont en tête depuis un an et cette défaite contre Oyonnax. "Notre saison 2023-2024 a commencé dès qu’on a perdu cette demi-finale 2023" assure le coach vannetais, qui enregistrait à l’époque sa troisième déconvenue en demie à la tête du RCV, après Brive en 2019 (40-20) et Biarritz en 2021 (33-34).

Comme l’explique l’ouvreur vannetais Maxime Lafage, "le groupe a su tirer des leçons du match contre Oyonnax" pour démarrer l’exercice 2023-2024 de manière tonitruante.

Neuf matchs sans défaite et une ambition clairement affichée d’entrée : celle d’être un prétendant coriace à une montée en Top14 en fin de saison.

Une excellente saison, portée par la meilleure défense de ProD2

La saison déroule et un maître-mot se dégage : la continuité. Même coach, une vingtaine de joueurs conservés de la saison précédente, une solidité défensive impressionnante et toujours le même but visé, une qualification pour les phases finales, sans barrage à disputer. 

Trente journées de ProD2 plus tard, à l’heure du bilan de la saison régulière, l’objectif est rempli. Avec la meilleure défense du championnat (508 points encaissés) et la 4e meilleure attaque (777 points marqués), le RC Vannes finit à la deuxième place et décroche une qualification directe pour une demi-finale à la Rabine.

"On est là où on voulait être, dans les conditions qu'on voulait, avec très peu d’absents et une préparation complète. On ne pouvait pas faire beaucoup mieux" assure Jean-Noël Spitzer, qui dispose d’un groupe quasi complet : seuls le centre Sacha Valleau et le deuxième ligne Hamish Bain sont indisponibles.

"Prêts à en découdre"

Maintenant, "c’est une nouvelle compétition qui commence" analyse Francisco Gorrissen. Le capitaine breton et ses coéquipiers sont conscients qu’ils peuvent « écrire l’histoire du club" en cas de victoire ce vendredi 31 mai.

Alors que le spectre des échecs de 2019, 2021 et 2023 rôde toujours, les joueurs du RCV estiment cette fois être mieux armés que jamais.

"On a construit notre saison pour être au point pour ce match. Le groupe est expérimenté, solide, serein et déterminé. Nous sommes impatients d’y être et prêts à en découdre" s’exclame Maxime Lafage, qui rêve de disputer la finale à Toulouse le 8 juin prochain face à Grenoble.

"Il y a beaucoup d’implication de tout le groupe. On est concentré sur nous" complète Jean-Noël Spitzer, qui "espère avoir trouvé la recette pour briser ce plafond de verre" des demi-finales au RCV.

"J’en ai marre de perdre" s'amusait avec décontraction Joseph Edwards, le troisième ligne du RCV qui a connu les revers de 2019 et 2021. "Beaucoup de joueurs ont grandi depuis la défaite d’Oyonnax. On ressent de la maturité. J’ai l’impression que cette demi-finale est la plus propice pour une montée en Top14". 

Béziers peut "semer le chaos à tout moment"

Pour cette 4e demi-finale en six ans, les Bretons reçoivent Béziers, club historique du rugby français qui rêve de retrouver l’élite.

Un adversaire plus que sérieux puisqu’il détient la troisième meilleure attaque du championnat et des individualités offensives de grande qualité. À commencer par le talentueux demi de mêlée Samuel Marques (227 points inscrits dont 7 essais cette saison) et l’arrière Gabin Lorre (13 essais inscrits cette saison).

«  Ils possèdent des tops joueurs. On sait qu’ils peuvent semer le chaos à tout moment. On devra être vigilant en permanence » alerte le coach du RCV.

Il faudra qu'on soit en place de la 1ère à la dernière minute du match pour ne jamais être surpris

Maxime Lafage, ouvreur du RC Vannes

Cette année, les Bretons n’ont jamais perdu contre les Héraultais (un nul 20-20 à l’extérieur et une victoire éclatante 45-17 à la Rabine). Mais les hommes de Jean-Noël Spitzer n’ont jamais affronté « le vrai visage de Béziers ».

Les internationaux portugais étaient absents lors du match aller et les Héraultais avaient fait tourner leur effectif en terres bretonnes. Les Bretons sont prévenus et doivent se méfier. D’autant plus que les rugbymen de Béziers, pourtant privés de leur intenable arrière scoreur portugais Raffaele Costa Storti (21 essais cette saison), ont déjà adopté le rythme des phases finales en remportant à l’arraché leur match de barrage contre Brive (33-31). « Ils ont lâché de l’énergie dans ce match mais la victoire leur a gonflé le moral » estime Jean-Noël Spitzer.

« Béziers ne se pose pas trop de questions. Il faudra qu'on soit en place de la 1ère à la dernière minute du match pour ne jamais être surpris » ajoute Maxime Lafage, qui se prépare « à un match difficile à la maison, entre deux équipes très offensives ».

Un stade de la Rabine en ébullition

Pour éviter d’être pris à la gorge par l’intensité physique des Héraultais d’entrée de match, les Bretons ont peaufiné leur préparation physique lors d’un stage à la Beaule. Trois jours d’entraînements « très physiques, avec des courses et du combat. C'était aussi l'occasion d'avoir notre zone intime pour créer du lien entre nous avant de jouer contre Béziers. Ça a été une grande réussite » se félicite Joseph Edwards.

C’est un honneur de défendre les couleurs de Vannes et aussi de toute la Bretagne.

Joseph Edwards, troisième ligne du RC Vannes

Le troisième ligne breton a « hâte » d’être sur le terrain avec le maillot du RC Vannes sur les épaules et de rendre fiers les supporters.

« Depuis plusieurs jours, je reçois plein de messages d’encouragement de Vannetais et de Bretons, dont certains que je ne connais pas. C’est incroyable. C’est un honneur de défendre les couleurs de Vannes et aussi de toute la Bretagne. On veut faire partie de quelque chose d’historique ».

Portés toute la saison par un public fidèle et extraordinaire (10 600 supporters de moyenne, meilleure affluence de ProD2), les rugbymen bretons s’attendent à une ambiance bouillante à la Rabine et dans les rues de la ville ce vendredi.

Le match sera à guichets fermés, toutes les places ayant été vendues en quelques minutes seulement. « Le lien avec les supporters est particulier ici à Vannes, affirme Jean-Noël Spitzer. On sait qu’il va y avoir une atmosphère incroyable. On veut vivre de grandes émotions de l’arrivée au stade jusqu’au coup de sifflet final ».

Reste maintenant à savoir si les émotions seront positives à l’issue de la rencontre car ces matchs à élimination sont aussi exaltants que cruels comme le rappelle le coach vannetais : « à la fin, il y a toujours d’un côté les gens qui pleurent et de l’autre côté les gens qui rient ». 

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