Le gouvernement ne juge pas "possible" l'évacuation de la "ZAD" du projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes tant qu'un contentieux en cours avec Bruxelles n'est pas "réglé", a-t-on appris vendredi de sources gouvernementales.
"Il n'y a pas d'évacuation possible tant que le contentieux avec Bruxelles n'est pas réglé", a indiqué l'une de ces sources à l'AFP, confirmant de fait l'abandon de l'objectif d'une évacuation à l'automne fixé lorsque Manuel Valls était Premier ministre.
Le 14 novembre, la cour administrative d'appel de Nantes a confirmé la validité d'arrêtés autorisant les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
L'europe peut-elle bloquer le chantier ?
Mise en demeure par la Commission européenne depuis avril 2014 pour ne pas avoir réalisé d'évaluation des impacts cumulés des infrastructures du projet d'aéroport, la France doit toujours régulariser son infraction. Elle s'est engagée à le faire à travers la révision d'un document d'urbanisme qui doit être approuvé d'ici à la fin de l'année.S'il "n'appartient pas à la Commission de trancher quant à l'opportunité politique ou économique d'un projet d'infrastructure", il est cependant "nécessaire de veiller à ce que ces projets soient compatibles avec le droit de l'environnement", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Commission européenne, Enrico Brivio. En attendant cette régularisation, seuls les travaux qui auraient des conséquences irréversibles ne sont pas réalisables, mettent en avant les porteurs du projet.
Pour les opposants au contraire, le contentieux européen bloque tous les travaux, le débroussaillage nécessitant par ailleurs "des autorisations qui n'ont pas encore été prises", soutient Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, l'une des associations d'opposants.