"On atteint des records de connexions" : quand les ventes aux enchères dématérialisées séduisent un public confiné

Les salles de vente ne font pas exception : elles sont fermées au public pendant le confinement. Mais les enchères sont maintenues en direct sur internet et elles explosent. Les habitués, confinés, semblent apprécier ces ventes dématérialisées, qui attirent également une toute nouvelle clientèle. 

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Ses objets d'arts et autres bibelots de charmes ne s'étaient jamais aussi bien vendu. L'intégralité des articles présentés aux enchères ont trouvé un acquéreur, à des prix dépassant les estimations d'Yves Cosquéric. "Du jamais vu ! Totalement inattendu", glisse le commissaire-priseur de la Maison de vente Adjug'art, à Brest. 

Confinement oblige, il a dû adapter son activité et a organisé pour la première fois des enchères à huis clos, uniquement en direct sur internet. "J'avais déjà recours à ce système innovant, en même temps que la vente physique, indique Yves Cosquéric. Mais je n'étais pas sûr que ça fonctionne dans le contexte actuel d'un point de vue logistique, ni que les vendeurs donnent leur accord, sans garantie qu'il y ait des acheteurs puisqu'ils n'ont pas pu voir l'exposition au préalable."
 

Trois fois plus de connexions


Des doutes vite effacés à l'issue de la première vente dématérialisée début avril. Adjug'art a enregistré des records de connexion. Presque trois fois plus qu'à l'accoutumée. 
 

On a atteint 570 connexions ! Normalement, on considère qu'entre 300 et 400 c'est déjà une grande vente, la moyenne étant autour de 200


Et en conséquence les prix s'envolent et sont "très soutenus", note le commissaire-priseur. "Ça a un côté ludique, les gens se prennent au jeu et renchérissent."

Si ces ventes font le bonheur des habitués, Yves Cosquéric a élargi son marché.  "Il y a beaucoup de collectionneurs qui chinent habituellement dans les salons ou sur les marchés aux puces, contraints de se tourner vers les enchères."
 

La vie ne s'est pas arrêtée avec le confinement, les collectionneurs ont toujours envie de trouver la perle rare. Les amateurs aussi ont envie de s'évader, de se faire plaisir, et l'art est une valeur refuge.
 

Cette solution est rendue possible grâce à un important espace de stockage, avant de pouvoir délivrer les biens. Une souplesse dont ne bénéficient pas tous les professionnels.    


Un modèle pour l'avenir ?


Ils seraient une dizaine à poursuivre leur activité via la vente dématérialisée, selon Carole Jézéquel. Commissaire-priseur de l'hôtel des ventes de Rennes, elle a réalisé une première vente entièrement en direct sur internet, à la veille des mesures de confinement, et prépare les prochaines pour début mai. Car ce modèle risque de perdurer, même après le déconfinement.

 

Carole Jézéquel essayera également la vente aux enchère en ligne, étalée sur plusieurs jours et pour laquelle les biens sont adjugés par un marteau électronique. La prochaine étape pour le commissaire-priseur brestois. La vente sur internet au détriment des salles serait-elle un nouveau modèle d'avenir ? 

"La surface de clientèle est infinie contrairement au modèle traditionnel des salles de ventes qui accueillent autour de 80 ou 100 personne", lance Carole Jézéquel. "C'est un déclencheur. De nouvelles personnes vont ainsi nous suivre, partout dans le monde", affirme de son côté Yves Cosquéric. "C'est un outil incontournable."

Mais la vente physique reste essentielle au métier.
 

Il faut profiter de l'intelligence artificielle mais jusqu'à un certain stade. Les enchères pour nous, c'est avoir l'objet face à soi, le présenter, comme un spectacle. Et on a besoin de voir notre public, sinon ça déshumanise. Eux aussi en ont besoin. On n'imaginerait pas un chanteur diffuser son concert depuis son studio avec un public derrière les écrans.


Yves Cosquéric, se sentait un peu "perdu." "Face caméra, cela paraît très long alors que les enchèrent sont normalement très dynamiques, vivantes. Sur le long terme, ne plus avoir ces échanges et les réactions me manqueraient."

Tous les deux réfléchissent à un système de rendez-vous ou de coupe-file pour pouvoir au moins relancer les expositions après le 11 mai, en attendant la réouverture des salles de vente.
 
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