En développement depuis 2012 le projet de ferme de micro-algues de l'entreprise LDC Algae prend forme. L'entreprise prévoit de produire 7800 tonnes de micro-algues à partir de lisier. Lancement prévu en septembre prochain.
L'idée
L'idée de LDC Algaé est née en Asie où a travaillé René-Jean Guillard pendant plus de 10 ans. Alors qu'il est responsable de la recherche et du développement de l'entreprise Skyworld China, L'Oréal lui demande de trouver une alternative à l'huile de palme utilisée dans leur cosmétique. Mais à l'époque la production de micro-algues n'est économiquement pas concurrentiel. Depuis les choses ont évolué. L'huile de palme souffre d'une très mauvaise image et la micro-algue est devenue plus attractive.
En 2012 Skyworld China et René-Jean se lancent donc ans le projet de ferme. Ils déposent les brevet et les process, s'associent avec Expanoleo Mexico, détenue par le frère de René-Jean qui fait de la lombriculture, et décident ensemble de s'implanter en Bretagne où l'on trouve la matière première en quantité, à savoir les effluents d'élevage. Avant même d'avoir communiqué sur le projet une cinquantaine d'éleveurs installés à moins de 15 km du site ont manifesté leur intérêt explique René-Jean Guillard.
Le process
Avec le lisier collecté l'usine va produire de la chaleur et de l'électricité qui vont permettre à la chlorelle, la micro-algue de grandir dans des photobioréacteurs. Les déchets obtenus après méthanisation sont quant à eux filtrés puis réutilisés en nutriments pour ces mêmes micro-algues. Les autres résidus solides du digestat issu de la méthanisation seront recyclés grâce à des lombrics. Les verres de terre permettraient de transformer ces déchets en compost et en percolat, un liquide aux vertus insecticides. L'entreprise n'a toutefois pas encore les autorisations nécessaires pour commercialiser ce percolat.
La destination des produits
La chlorelle est une micro-algue utilisée dans la cosmétique, le secteur pharmaceutique mais aussi l'alimentation animale et humaine. "Cette micro-algue permet notamment d'améliorer les défenses naturelles et améliore les rendements des élevages. Nous avons fait des tests sur des poules pondeuses qui se sont avérés intéressants " explique René-Jean Guillard. "Elles peuvent aussi être utilisées dans la viticulture en pulvérisation et permettent de réduire l'utilisation de cuivre par 10. C'est un fongicide naturel". Les produits de la ferme sont destinés principalement aux élevages intensifs d'animaux et ont pour ambition de remplacer les antibiotiques.
En parallèle l'entreprise a également créé la marque Green Bloom qui développe des boissons énergétiques et des compléments alimentaires à base de chlorelle.
À ce jour la première phase du projet est bientôt achevée et la production devrait débuter en septembre prochain si la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations) délivre en temps et en heure l'agrément sanitaire indispensable. A terme l'entreprise prévoit de créer une quarantaine d'emplois.