L'accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées passe notamment par les prisons. Après avoir gravi fin 2017 le Kilimandjaro, le maire paraplégique de Langoëlan, Yann Jondot, est venu faire de la sensibilisation à la maison d'arrêt de Ploemeur dans le Morbihan.
C'est à une autre montagne, bien haute aussi celle-là, que s'attaque le maire de Langoëlan. Après être atteint "le toit de l'Afrique" en gravissant en octobre dernier les 5895 mètres du Kilimandjaro, situé en Tanzanie, Yann Jondot s'attaque maintenant à l'accessibilité dans les prisons françaises !
"Ce qui est important pour moi, c'est de voir si [les détenus handicapés] ont les mêmes possibilités que d'autres qui ont fait exactement les mêmes choses, et qui se retrouvent dans la même situation pénale ! explique l'élu.
"Comme une double peine"
En compagnie de la Sénatrice du Morbihan Muriel Jourda, Yann Jondot a donc poussé les portes de la maison d'arrêt de Ploemeur pour sensibiliser à cette "double peine" que peuvent subir selon lui, les personnes handicapées qui outre leur peine de prison à purger, n'ont pas les même accès que les autres prisonniers. "On se rend bien compte ici par exemple qu'un escalier comme celui-ci empêche d'aller vers les ateliers !" déplore l'élu morbihannais... Cellules inaccessibles, portes trop étroites pour qu'un fauteuil roulant puisse passer, en de nombreux endroits le bâtiment, construit en 1982 apparaît encore mal adapté.
Des efforts ont pourtant été faits : les parloirs récents sont accessibles, un centre de détention existe en rez de chaussée... « On se doit de faire tout ce qu'il faut en aménageant les trottoirs, les accès au commerce… La prison est dans la même logique ! reconnaît Gaëlle Verschaeve, directrice du Centre Pénitentiaire de Lorient - Ploemeur. Nous sommes une ville dans la ville, on doit inclure tout le monde pour recréer à l'intérieur de nos prisons, une vie collective, comme à l'extérieur ! »
Une prise de conscience partagée par le service pénitentiaire d'insertion et de probation : « Comme les problèmes de logement, les problèmes familiaux, ou d'ordre économique, la mobilité est potentiellement un frein. À nous de trouver les relais et situations qui permettent de la contourner. »
En attendant, les détenus lourdement handicapés sont transférés vers des centres plus adaptés comme ceux de Rennes ou de Nantes.
Le maire paraplégique de Langoélan, Yann Jondot, continue à se battre pour l'accessibilité des lieux publics aux personnes à mobilité réduite. La prison en est un ! Exemple à la maison d'arrêt de Ploemeur dans le Morbihan. Intervenants : 1) Yann Jondot, maire de Langoelan 2) Gaëlle Verschaeve, directrice du Centre Pénitentiaire de Lorient - Ploemeur 3) Yannick Royer, directeur départemental du Service Pénitentiaire de Probation et d'Insertion