Pulvérisation de pesticides : Eau et Rivières de Bretagne engage des recours contre les préfets bretons

Elle demande l'annulation des dérogations accordées par les préfets bretons pour réduire les distances de pulvérisation de pesticide à proximité des habitations. L'association environnementale Eau et Rivières de Bretagne est en cours de dépôt de recours devant le tribunal administratif.

 

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"Le recours a été déposé concernant le Finistère et il est en cours concernant les trois autres départements", précise Dominique Le Goux, en charge du dossier "pesticides" pour l'association Eau et Rivières de Bretagne. Celle-ci dénonce en effet qu'"en pleine crise sanitaire du coronavirus, sans aucune concertation publique ni aucune concertation avec les associations environnementales et associations d'usagers, les préfets des quatre départements bretons viennent de réduire la limite d'épandage des pesticides à trois et cinq mètres des maisons et jardins. Une totale hérésie !"
 


Distances d'épandage fixées par l'Etat à 5 ou 10 mètres des habitations


Nous nous souvenons, que le 27 décembre dernier, le gouvernement prenait un arrêté "pesticides" afin de fixer à cinq mètres pour les cultures basses, type maraîchage, et à 10 mètres pour les cultures hautes, type maïs ou verger, les distances de sécurité minimales pour la pulvérisation des pesticides à proximité des lieux habités.
Un arrêté déjà jugé insuffisant par les associations environnementales.
 

Distances réduites à 5 et 3 mètres par les préfets bretons

    
Depuis, c'est à dire au début du mois d'avril, 25 préfets, dont les quatre de Bretagne, ont autorisé les agriculteurs à réduire ces distances à trois mètres pour les cultures basses et cinq mètres pour les cultures hautes. Ces dernières semaines, en plein confinement et avec une circulation réduite, l'agence bretonne pour la qualité de l'air, Air Breizh, avait alerté sur les émissions d'ammoniac en Bretagne "qui proviennent des élevages de porcs, bovins et volailles", selon l'organisme. Alors qu'en Bretagne "de nombreuses exploitations agricoles mettent en oeuvre des modes de production respectueux des consommateurs et des habitants, l'État devrait encourager leur développement au lieu de donner des gages aux tenants de l'agro-chimie", conclut l'association.
 

Le Conseil d'Etat saisi par le collectif des maires anti-pesticides 


En cette fin avril, neuf ONG, dont Eau et Rivières, ont déposé deux recours devant le Conseil d'État contre les dérogations accordées début avril par des préfets. Mardi, le collectif des maires anti-pesticides a saisi lui-aussi le Conseil d'État pour demander la suspension en urgence de l'arrêté du 27 décembre fixant les distances minimales -réduites depuis par certains préfets- avançant un "lien probable" entre épandage et propagation du nouveau coronavirus. L'audience de référé est prévue le 12 mai.





 
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