Cette supercherie sidérante de plusieurs millions d’euros avait été découverte en 2015. Ce jeudi 14 février, Envoyé Spécial remonte le fil de l’histoire de l’affaire dite du "faux Jean-Yves Le Drian".
Depuis 2015, plusieurs présidents d’Etats africains, des ambassadeurs en France et à l’étranger, des patrons de PME ont reçu ce mystérieux coup de fil. À l’autre bout du combiné, un escroc qui se fait passer pour Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense entre 2012 et 2017. Le Morbihannais est actuellement ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et conseiller régional de Bretagne. L’escroc réclame de l’argent pour payer la rançon d’otages aux mains de djihadistes. Certains se sont fait avoir : plus de 80 millions d’euros ont été extorqués."Allô ? C’est Jean-Yves Le Drian au téléphone ! La France a besoin de vous !"
Envoyé Spécial remonte le fil de cette escroquerie. Le reportage montre le franco-israélien Gilbert Chikli arrêté en Ukraine. Celui qui est réputé pour avoir créé un type d’escroquerie courant, « l’arnaque au président », a été mis en examen pour escroquerie et blanchiment en bande organisée, et association de malfaiteurs dans l’incroyable affaire du faux Jean-Yves Le Drian. L’intéressé rejette les accusations portées contre lui.
180 faits recensés
L’enquête confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) concerne tous les faits depuis 2015. D’après une source judiciaire, le ministère de la Défense a signalé 180 faits depuis août 2015. La plupart du temps, il ne s’agit que de tentatives. Ce genre d’escroqueries s’inspire donc de la "fraude au président" ou "fraude aux faux ordres de virements", un classique où les malfaiteurs se font généralement passer pour le patron d’une entreprise pour se faire transférer de grosses sommes d’argent par les collaborateurs.Un classique du genre
L’escroquerie a été révélée en 2015 par Jeune Afrique. Elle est basée sur une prise d’otage d’agents secrets qui demandent une rançon de plusieurs millions d’euros à la place de la France, alors que la ligne du pays est de ne pas verser de rançon. L’escroc demande à la victime de rester discrète pour des raisons de sécurité et de virer rapidement l’argent sur des comptes dans des paradis fiscaux. L’arnaque est poussée encore plus loin avec des appels en vidéoconférence où l’homme porte un masque en silicone derrière un bureau ministériel.Le reportage est à découvrir ce jeudi soir à partir de 21h sur France 2.