On la croyait disparue depuis longtemps. Depuis une dizaine d'années, la syphilis est en recrudescence en Bretagne. Un constat inquiétant rappelé à l'occasion des premières Semaines de la santé sexuelle en Bretagne.
Baudelaire, Maupassant, Gauguin, Mozart, Beethoven et Lénine en sont morts. Autrefois connue sous le nom de "vérole" ou "grande vérole", la syphilis était une infection sexuellement transmissible très répandue dans les maisons closes du XIXe et jusqu'en 1946. En France, on la croyait disparue mais depuis une dizaine d'années, la syphilis est de retour.
92 nouveaux cas
La Bretagne n'échappe pas à cette hausse inquiétante. Selon l'Observatoire régional de la santé, le nombre de nouveaux cas dépistés est passé de 67 en 2006 à 92 en 2017 soit une hausse de près de 32% en dix ans. Les cas de syphilis concernent majoritairement des hommes (64%). En France, l'âge des personnes diagnostiquées va de 20 à 49 ans.
"Cette recrudesence survient dans un contexte de pratiques sexuelles à risque observées surtout chez les homosexuels et bisexuels", explique le docteur Muriel Alvarez du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Purpan de Toulouse.
Traitement à base d'antibiotiques
La syphilis est une maladie sexuellement transmissible et contagieuse due à la bactérie Treponema pallidum. La période d'incubation varie de 10 à 90 jours (trois semaines en moyenne). Elle se transmet par pénétration orale, vaginale et anale. Dans quelques cas, pour les femmes enceintes contaminées, l'infection peut aussi se transmettre au fœtus.
La syphilis se manifeste par l'apparition d'ulcères indolores aux organes génitaux, sur la peau, de la fièvre, éventuellement des migraines. Si elle n'est pas traitée, elle peut atteindre le cerveau, les nerfs, le cœur, les artères et les yeux.
Rapports sexuels protégés
La syphilis se dépiste avec une prise de sang. Le résultat est connu au bout d'une semaine. Elle se soigne à l'hôpital par la prise d'un traitement antibiotique.
Même si l’infection disparaît rapidement une fois qu’elle est traitée, le malade n’est pas immunisé et n’est pas à l’abri d’une nouvelle contamination de la bactérie. Le meilleur rempart contre la syphillis reste donc l'usage du préservatif.
Les Semaines de la santé sexuelle en Bretagne jusqu'au 15 décembre
Du 18 novembre au 15 décembre, l’Agence Régionale de la Santé Bretagne et la coordination régionale de lutte contre l'infection au VIH (Corevih) organisent, une semaine de santé sexuelle dans chaque département breton. L’événement vise d’une part à sensibiliser et informer le grand public sur les différentes composantes de la santé sexuelle mais également à "rassembler les acteurs de la vie affective et sexuelle pour qu’ils travaillent mieux ensemble et que le parcours du patient soit fluidifié".Ces semaines de santé sexuelle s’accompagnent d’une campagne de dépistage des infections sexuellement transmissibles et des hépatites virales.
Du 18 au 24 novembre : Côtes-d’Armor
Du 25 novembre au 1 er décembre : Finistère
Du 2 au 8 décembre : Ille-et-Vilaine
Du 9 au 15 décembre : Morbihan