Le 12 octobre 2011, un TER percutait un camion sur le passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ille. Bilan : 3 morts et 45 blessés. Quatre ans après, la Préfecture exige que le problème soit réglé dans les plus brefs délais. Mais la solution idéale n’est pas la même pour tout le monde.
En août dernier, le préfet a adressé un courrier à la commune dans lequel il explique ne plus vouloir porter la responsabilité d'un nouvel accident. Quatre ans après la catastrophe de Saint-Médard, et malgré quelques aménagements, le passage à niveau de la commune d’Ile-et-Vilaine est toujours considéré comme dangereux. L’un des plus dangereux en France.
Bien que faisant partie de la liste des chantiers prioritaires de SNCF Réseau, la remédiation à ce problème n’aboutit pas. D’où l’impatience du Préfet.
Là, la sémantique joue toute son rôle. Faut-il « supprimer » le passage à niveau ? Et là, comme à Servon-sur-Vilaine, où un viaduc et un passage souterrain permettent aux piétons et aux voitures de traverser les voies en toute sécurité. Budget : 9,2 millions.
Ou faut-il le fermer? Et dans ce cas le passage à niveau est purement et simplement condamné. Et de trouver un nouvel itinéraire. C’est moins cher, bien moins cher, mais rarement la solution préférée des communes. Celle de Saint-Médar siège, qui siège tous les deux mois aux réunions de concertations en Préfecture depuis 4 ans, sans que cela aboutisse.
« La fermeture, cela équivaudrait à couper la commune en deux, car c’est une route qui est empruntée par tous les habitants de la commune » déplore Lionel Van AERTRYCK, le maire de Saint-Médard-sur-Ille
Pour les associations de victimes de l’accident de Saint-Médar, détourner le trafic vers la commune voisine de Montreuil-sur-Ile, cela revient à déplacer le danger. 1 500 véhicules supplémentaires traverseraient chaque jour le bourg de Montreuil, dont 150 poids lourds.
Trois incidents en un an en Bretagne
En mai dernier, un TGV a percuté une voiture au passage à niveau de Saint-Didier. Le conducteur, resté volontairement dans son automobile, a été tué. Hormis ce dramatique accident, les incidents recensés par la SNCF dans le cadre d'une politique de transparence sont toutefois peu fréquents.Depuis septembre 2014, il y en a eu 1003 sur le réseau, dont 46 sur un passage à niveau. Deux types d'incidents de sécurités y sont répertoriés: un "raté de fermeture à un passage à niveau", et une "collision contre obstacle à un passage à niveau". Dans ces deux catégories, la carte des incidents de sécurité en France en affichent trois en Bretagne.