Le suicide, en Bretagne, est responsable de plus de deux morts par jour. Selon un rapport, publié ce 5 février, notre région reste de loin la plus touchée par ce type de décès, même si le chiffre baisse. Le suicide est aussi la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans.
Le suicide, c'est une mort toutes les heures (près de 8.900 en 2014) en France, relève un rapport publié ce lundi.
En 2014, le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine (6.661 hommes et 2.224 femmes), soit 24 par jour, selon le troisième rapport de l'Observatoire national du suicide (ONS), publié tous les deux ans.
En Bretagne, 850 personnes décèderaient chaque année (2,4 morts / jour) tandis que 14 000 tentatives de suicide sont recensées sur un an.
La Bretagne très loin devant
La Bretagne se place donc toujours bien loin en tête des régions les plus concernées avec un taux de 47,7% supérieur à la moyenne nationale, loin devant la Normandie (22,9% de plus que la moyenne française).
Chiffres en baisse
Point positif: en Bretagne, comme en France, le nombre de suicides est en baisse. Toutefois, le rapport relève que, "malgré une baisse de 26 % du taux de suicide entre 2003 et 2014, la France présente, au sein des pays européens, un des taux de suicide les plus élevés derrière les pays de l'Est, la Finlande et la Belgique".
Deuxième cause de mortalité chez les jeunes
Fait marquant, le suicide est "la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans", après les accidents de circulation, "et représente 16% des décès de cette tranche d'âge en 2014". Cette forte proportion s'explique par le fait que "peu de personnes décèdent à cette période de la vie".
Pour autant, le taux de suicide chez les 15-24 ans reste relativement faible par rapport aux autres tranches d'âge (5 pour 100.000, hommes et femmes confondus). Dans cette classe d'âge, il est nettement plus important chez les hommes (7,5) que chez les femmes (2,5).
Selon des enquêtes citées par le rapport, près de 3% des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir fait au cours de leur vie une tentative de suicide ayant entraîné une hospitalisation. Un ado sur dix dit avoir pensé au moins une fois au suicide au cours des douze derniers mois.
Plus de tentatives chez les filles, plus de décès chez les garçons
Alors que les décès sont plus nombreux chez les garçons que chez les filles, "les tentatives de suicide sont deux fois plus fréquentes" chez ces dernières, "de même que les pensées suicidaires".
Comment expliquer ce décalage?
"Le mal de vivre et la souffrance des filles se traduisent par des plaintes et des atteintes à leur corps (douleurs, troubles alimentaires, scarifications, etc.), dont les tentatives de suicide sont une forme d'expression", avancent les auteurs.
Les garçons, eux, "extériorisent davantage leur souffrance par le recours à la force et à la violence (délinquance, alcoolisation, vitesse sur les routes, errance, etc.), dont les décès par suicide sont la forme ultime", poursuit le rapport.
La prévention, une priorité de santé publique
Le rapport insiste sur le fait que la prévention du suicide chez les jeunes doit être considérée comme une priorité de santé publique.