Le top départ de la Transat en Double est programmé pour 19 heures dans la baie de Concarneau. Les 18 duos s'apprêtent à prendre un départ dans un vent soutenu et une mer désordonnée. Les 36 marins sont impatients, le prologue a ouvert l'appétit d'aventure et d'excitation des skippers.
La Transat en Double Concarneau - Saint-Barthélemy, dont le départ a été reporté à ce mercredi 12 mai, va s'élancer sous l'influence d'une forte dépression. La direction de course envoie le top départ pour 19 heures, afin de bénéficier d'une éventuelle bascule de vent favorable.
Un départ spectaculaire
Météo Consult prévoit des conditions toniques pour le coup d’envoi de l’épreuve : vent de nord-ouest de 20-25 nœuds (rafales à 30 nœuds) et mer désordonnée avec des creux de 1,50 à 2 mètres. Voilà qui promet un départ spectaculaire. Il n’y aura pas de parcours côtier en baie de Concarneau et les duos mettront directement cap vers le point de passage de La Palma, aux Canaries, à laisser à tribord.
Les 36 marins engagés partagent une impatience et une excitation qui ne font que croître à mesure que l’échéance approche. Le prologue disputé ce dimanche a ouvert leur appétit. Nul doute que les 3 890 milles entre Concarneau et Saint-Barthélemy va les régaler. Nous avons en tête les belles images offertes par les skippers ce dimanche en baie de Concarneau.
Pour Fabien Delahaye, qui s'aligne pour la quatrième fois au départ, le début de la course est stratégique. " Ce sera musclé et dynamique au départ et la météo n’est pas vraiment claire pour la suite. Il va y avoir du jeu dans le golfe de Gascogne. Dès la première nuit, il faudra faire des choix de route potentiellement assez tranchés. Rapidement la flotte peut se diviser. Le début de course s’annonce stratégique, ce ne sera pas un tout droit jusqu’au cap Finisterre. Les alizés portugais vont se mériter ! "
Un compromis entre vitesse et préservation du bateau
Pour les duos, le grand enjeu de cette navigation engagée sera de trouver le bon compromis entre navigation performante et nécessaire préservation du matériel pour la suite de cette longue course.
Le tout en traçant la meilleure route dans des conditions instables, donc complexes stratégiquement. Après une première nuit difficile dans un flux soutenu, le vent devrait mollir quelques heures jeudi dans le golfe de Gascogne, avant l’arrivée d’une nouvelle dépression.
Vendredi, les coureurs devront probablement négocier une période de transition entre deux systèmes : la dépression qui se sera évacuée et une autre qui arrive par l’ouest. D’après les routages, les premiers concurrents pourraient atteindre le cap Finisterre (au nord-ouest de la péninsule ibérique) après environ 48 heures de course, dans des conditions maniables.
Gare aux retardataires qui pourraient bien voir la situation se dégrader… Il y aura dès les premiers jours de nombreux choix tactiques à faire. " Il va y avoir de quoi se creuser la tête " , résume Francis Le Goff, le directeur de course.
Une météo plus favorable au niveau du Cap Finisterre
Si le départ a été reporté c'est pour cause météo, la dépression au large du Cap Finisterre attendue était trop imprtante, la course ne pouvait pas prendre ce risque pour la flotte. Cette décision a été approuvée par les 36 skippers.
Estelle Greck, qui prend le départ pour la première fois sur la Transat en Double, donne son sentiment quelques instants avant de prendre la mer. " Les conditions seront soutenues au départ. Nous serons tout de suite dans le bain, nous n’aurons pas vraiment le temps de nous acclimater au bateau. Mais au niveau du cap Finisterre, la météo sera bien meilleure que si nous étions partis dimanche. J’ai déjà participé à deux transatlantiques en course. La Mini-Transat 2017 s’était très bien passée. En revanche, j’ai démâté au large de Lisbonne sur la Transat Jacques Vabre 2019. J’ai une appréhension de la casse liée à ce souvenir. Cette troisième transat en course, je veux la finir ! ".
Pour les amoureux de course au large
Cette quinzième édition, sera la première avec un bateau ultra-rapide à foils, le Figaro Bénéteau 3, dont ce sera la première transatlantique.
Pour revoir les 18 duos, voici l'émission intégrale diffusée lors du prologue avec des commentaires de Charlie Dalin, Charles Caudrelier et Adélaïde Castier.