TRANSIDENTITÉ. "Je suis la femme que j'aurais dû être dès ma naissance" pour Béatrice Denaes, il est urgent de témoigner

VIDÉO. Depuis 3 ans, Béatrice Denaes, journaliste, enchaîne les interviews, les conférences, pour témoigner de la transidentité dans le but de faire évoluer certains préjugés. Elle nous accorde un entretien sur son parcours.

À 63 ans, Béatrice commence une nouvelle vie. Elle décide d'afficher son genre féminin. Depuis 3 ans elle n'a de cesse de témoigner sur la transidentité, dans le but d'accompagner les changements de notre société.

"Aujourd'hui je suis une femme. Un point c'est tout"

"Aujourd'hui, je suis ce que j'aurais dû être dès ma naissance" souffle Béatrice en témoignant une nouvelle fois sur sa transidentité. "Cette étiquette de femme trans, est presque gênante, cela voudrait dire que je ne suis pas une vraie femme. Mais je suis une vraie femme, même s'il me manque quelques éléments. Dans mon genre, je suis une fille et je m'en suis rendu compte très tôt ".

Béatrice témoigne dans l'espoir de ne plus avoir à le faire

La société a évolué dit-elle, pourtant, ce qui l'exaspère le plus aujourd'hui, c'est d'entendre des propos émanant de personnes médiatiques et politiques : "des propos mensongers qui font peur" dit-elle, "des propos vulgaires contre la vérité".

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Béatrice Denaes, journaliste, enchaîne les interviews, les conférences, pour témoigner de la transidentité dans le but de faire évoluer certains préjugés. Elle nous accorde un entretien sur son parcours. ©france3bretagne

"Il faut dire la vérité !"

"Non, en France, les enfants trans ne sont pas opérés. Non, il n'y a pas de traitements hormonaux, sauf quand la puberté arrive, si nécessaire. Et encore il faut l'accord des parents et de l'enfant" s'indigne-t-elle. Non, les enfants ne sont pas traités par des docteurs "Mengele" s'indigne-t-elle.

" Il faut dire la vérité, ce n'est pas une mode, ce n'est pas une épidémie ! Ce n'est pas une maladie !" s'indigne celle qui a vécu tous les mauvais regards.

Elle réfute ces formules à l'emporte-pièce

"C'est la faute aux réseaux sociaux, non !" dit-elle. "Ce n'est la faute de personne". Elle est née dans les années 60. "Il n'y avait pas de réseaux sociaux à mon époque !" 

Elle s'indigne également contre les associations idéologisées pour lesquelles "les parents devraient prendre leur responsabilité et mettre l'enfant dans le droit chemin ! "

Alors, pour que les enfants transgenres puissent vivre leur enfance de manière agréable, elle témoigne.

"Heureusement aujourd'hui on a la possibilité d'écouter nos enfants, pour qu'ils vivent la vie qu'ils ont envie de vivre. Ça ne fait de mal à personne !

Pour Béatrice Denaes, la transidentité existe depuis des siècles tout comme l'homosexualité

"Il faut remonter plus loin que la religion judéo-chrétienne, pour s'apercevoir que la transidentité a toujours existé" explique-t-elle.

Pour l'anecdote Béatrice raconte qu'elle s'est rendue à la basilique de Vézelay pour voir la Sainte Eugène-Eugénie, un moine "femme" qui s'est fait passer pour un homme afin de rentrer dans les ordres. "À l’époque cela ne dérangeait personne !".

Elle souligne aussi que dans la mythologie grecque la transidentité existait déjà avec Tirésias, tout comme l'homosexualité.

Longtemps considérée comme une maladie mentale

"Les mentalités se sont ouvertes. En 2009 en France et en 2019 pour l'OMS " dit-elle et " considérée longtemps comme une maladie mentale, la transidentité évoluera dans la société, tout comme l'homosexualité".

La richesse de notre société : le respect de la transidentité, tout comme le respect du citoyen.

"Mon plus grand espoir c'est que dans quelques années, je n'aurai plus à faire de conférences, à répondre à des interviews parce que la transidentité sera devenue quelque chose de normal, car la société évolue, c'est la richesse d'une société, c'est une démarche de respect, comme on respecte le citoyen. "

Béatrice Denaes, sera l'invitée de l'émission Débadoc sur la Transidentité qui sera diffusée conjointement sur France 3 Bretagne et France 3 Normandie ce jeudi 13 octobre, à 23h30.

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