Les associations culturelles bretonnes sont à nouveau sur la défensive. Comme en 2008, comme en 2014, la loi sur la création et le patrimoine, en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, risque de compromettre la participation des amateurs dans les festivals.
"C'est notre mort à tous" menaçait Bob Haslé, le président des bagadoù d'Ille-et-Vilaine, en février 2014. A cette époque déjà, ce qui n‘était qu’un avant-projet de loi prévoyait d’encadrer les pratiques amateures.
Le projet : obliger les organisations « lucratives » comme les festivals par exemple, à se conformer au code du travail lorsqu’elles font jouer des musiciens ou danseurs amateurs, avec une rémunération minimale.
Pour les bagadoù comme les cercles celtiques, cela aurait été un coup dur. Non pas que ces organisations ne touchent pas d'argent pour leurs spectacles, mais ces rémunérations servent à défrayer les participants, créer de nouvelles pièces, des costumes, etc…
C’est l’esprit de ce qui finalement avait été voté. Un amendement précisait le statut de l’artiste amateur et donnait un cadre à son recours, notamment une limite d’un nombre annuel de représentations pour les organisations.
Pétition(s)
Pour la deuxième lecture ce lundi 21 mars, ce même amendement fait l’objet d’une demande de suppression, notamment par le SFA-CGT – via une pétition-qui, y voit une fragilisation des professionnels du spectacle.C’est également par une pétition, qui à ce jour à recueilli plus de 3 600 soutiens (sur le site Change.org), qu’un certain nombre d’associations culturelles bretonnes ont réagi.
On y retrouve Bretagne Culture Diversité, - Dastum, - Falsab, - Gouelioù Breizh, - Kendalc’h, - Kevre Breizh, - Sonerion, - War’l leur, et toujours ce même argumentaire : « les pratiques amateurs qui font la vitalité culturelle et associative de nos territoires ».
Ces pratiques amateurs représentent en France 12 millions de personnes et près de 300 000 associations.