Les réserves de sang et de plasma n’ont jamais été aussi basses en Bretagne, avec seulement 4 à 6 jours de marge, en fonction des groupes sanguins, alors qu'il en faudrait 12. L’Établissement français du sang tire la sonnette d'alarme pour pallier les besoins des receveurs avant l'été.
Ce mardi 14 juin correspond à la journée mondiale des donneurs de sang à travers la planète. Une journée qui arrive à un moment critique pour la Bretagne et pour l'Hexagone en général.
Les réserves de sang et de plasma sont au plus bas. L’équilibre entre donneurs et receveurs est devenu extrêmement fragile, comme le rappelle le directeur de l’Etablissement français du sang (EFS) en Bretagne, Bruno Danic. "On a moins de 6 jours de réserve dans les groupes O qui sont les plus demandés, explique-t-il. On est même à moins de 4 jours dans les groupe B, alors qu'il nous en faudrait 12".
50% des dons du sang vont aux personnes atteintes de cancers
Une partie des donneurs habituels est toujours là, mais, depuis la crise sanitaire, le souci pour remplir ces réserves est permanent.
L'EFS, comme l'hôpital, a été touché par la crise sanitaire. 15% de personnel en moins pour les prélèvements, des conditions sanitaires moins propice aux prélèvements...Et pourtant, la demande en culots de sang et en culots de plasma pour les personnes malades n'a jamais diminué dans ce contexte particulier.
Contrairement aux idées reçues, "ces dons de sang sont destinés pour 50% aux personnes atteintes de cancers ou de maladies du sang, indique Bruno Danic. 25% pour la chirurgie et les accidents. Les 25 % restants sont pour les hémorragies obstétricales".
Moins de donneurs après la crise sanitaire
Si une partie des donneurs habituels est restée mobilisée pendant la crise sanitaire du Covid-19, il n'en reste pas moins qu'il est difficile de retrouver le niveau de collecte d’avant. "Il n'y pas vraiment d’explication, souligne le directeur de l'EFS Bretagne. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce manque de dons, dans une région où habituellement il y a suffisamment de donneurs" .
Une chose est sûre : on n'arrive pas à retrouver notre niveau de collecte d'avant crise sanitaire et c'est inquiétant
Bruno Danic, directeur de l'EFS Bretagne
Selon lui, "cette crise a joué sur le moral des gens et ils ont changé leurs habitudes. Par exemple, les étudiants, souvent contraints de suivre leurs cours à distance, sont venus moins nombreux. Les salariés, avec le télétravail, sont moins présents lorsque l'on se déplace dans les entreprises, etc. On a aussi moins de volontaires dans les villes et villages où l'on se rend. Seulement un rendez-vous sur quatre est pris à l'avance".
Pénurie de plasma
Il n'y a pas que les dons du sang qui manquent. Les dons de plasma sont dans la même situation. Un plasma dont la demande a été multipliée par 3 ces dernières années. Pour certaines personnes malades, "il y a urgence" prévient Bruno Danic. "Certains patients ont besoin d'un traitement à base d'immunoglobulines, précise-t-il, souvent dans le cas de maladie du sang. Ces immunoglobulines sont présentes dans le plasma. Aujourd'hui, ces malades n'ont plus accès à leur traitement car la pénurie est internationale".
L'inquiétude est grande à l'EFS. Moins de donneurs et pourtant de plus en plus de demandes en plasma, c’est bien la difficile équation à laquelle les hôpitaux doivent faire face.
Alors si vous avez un peu de temps, n’hésitez pas à pousser les portes de l’EFS.
Il faut compter une demi-heure pour un don de sang et une petite heure pour un don de plasma. A noter que les personnes ayant déjà été transfusées ne peuvent pas donner leur sang.