Philippe est Orléanais. Au moment des attentats du 13 novembre 2015, il se trouvait dans le 11e arrondissement de Paris, en plein cœur des événements. Un an après, il est retourné sur les lieux. La blessure est toujours béante.
Exorciser les images irréversibles, les sons assourdissants, essayer de tourner une page lourde, plombée... Philippe se trouvait dans le 11e arrondissement de Paris, à Bastille puis à côté du Bataclan, lorsque les attentats du 13 novembre 2015 ont eu lieu. Avec beaucoup de pudeur, cet habitant d'Orléans raconte les « scènes de guerre », les blessés, les morts.
« C'est allé très vite », se souvient-il. « On se demandait ce qu'il se passait. Il y avait des gyrophares partout, (...) les rues étaient bloquées par des voitures de police. » Et quelques instants plus tard, les coups de feu : « Ça tirait, on ne savait pas d'où ».
« J'étais content de retrouver mes gosses en rentrant », lache-t-il à demi-mot.
Comprendre
Un an après, Philippe est retourné sur place, a même essayé de retrouver le patron du restaurant qui les a recueillis, lui et son amie. « J'avais besoin de revoir les lieux, explique-t-il. » « Je ne peux pas dire que je vis avec ça au quotidien, en revanche je ne peux pas dire que je n'y pense jamais non plus. »Rescapé, il relativise : « C'est un truc dur qui est arrivé à toute la France, j'étais là, mais je n'étais pas le seul. » Aujourd'hui, Philippe aimerait encore « comprendre les attitudes de ces gens-là, comprendre pourquoi on arrive à des trucs pareils...»
►Interview et images : Elsa Cadier