Clément Thomas expose les principales revendications des internes grévistes
Clément Thomas est interne au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tours.
F3 Centre: Vous contestez l'accord du 25 octobre conclu entre les principaux syndicats de médecins et la Ministre de la Santé Marisol Touraine ?
C.Thomas: Plus que contester l’accord, nous souhaitons faire préciser certains points notamment sur les conditions de travail des internes qui n’apparaissent pas dans les négociations qui ont été signées. L’IFNI (l'intersyndicale nationale des internes des hôpitaux) était conviée en tant qu’observateur à la table des négociations. Nous demandons à participer de façon plénière et avoir un droit de signataire au même titre que les syndicats de seniors.
F3 Centre: Pouvez-vous préciser votre revendication sur les conditions de travail ?
C.Thomas : Nous avons droit à un repos de sécurité de 11 heures après une garde de 24 h et à deux demi-journées de formation par semaine. Nous demandons que ces dispositions légales soient appliquées. Nous travaillons actuellement 60 à 70 heures par semaine ce qui est complètement hors la loi puisque le code du travail européen ne nous autorise pas à dépasser 48h hebdomadaire. Ces horaires contraignants sont difficilement conciliables avec la vie familiale.
F3 Centre : Marisol Touraine a annoncé ce matin qu'elle ne remettrait pas en cause la liberté d'installation des médecins. Pourtant, vous continuez à craindre pour ce droit selon vous fondamental ?
C.Thomas: Ce n’est pas l’objet principal de cette grève puisque que cette mesure a été retirée des négociations. Nous souhaitons cependant rappeler que nous ne sommes pas « contraignables ». Au bout de dix ans d’études, nous estimons légitime de conserver le droit de nous installer où nous voulons. La question à poser est de savoir pourquoi les médecins ne veulent pas s’installer. Quand il n’y a plus d’écoles, plus de poste, plus de gares, il n’y a pas de raison que de jeunes médecins aient envie de s'installer.