Le rapport Duron sur les grands projets ferroviaires et routiers doit être remis au gouvernement le 27 juin. Quelques indiscrétions ont déjà filtré : ce rapport proposerait le report de la construction de plusieurs lignes à grande vitesse après 2030, dont la ligne Paris-Orléans-Clermont-Lyon.
La commission Mobilité 21, dirigée par le député Philippe Duron, établit une hiérarchie entre les 70 projets du Schéma national des infrastructures de transport, élaboré sous le gouvernement Fillon, après le Grenelle de l'environnement de 2007.
Les indiscrétions de sources proches du dossier ont confirmé les informations révélées mardi par l'Usine Nouvelle. Selon le magazine, la commission a élaboré deux scénarii :
- Le premier ne prévoit pas de financement nouveau pour l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afit). Dans ce cas, aucun grand projet ne verrait le jour.
- Le deuxième scénario, désigné comme "le plus probable" prévoit de respecter les engagements du Grenelle en réaffectant la moitié de l'écotaxe sur les poids-lourds à l'Afit, soit plus de 400 millions d'euros par an. Ce budget serait complété par d'autres contributeurs comme les collectivités et les opérateurs de transports, pour atteindre un montant d'investissement total d'environ 1,3 milliard d'euros par an. Ce scénario "optimiste" ne définit qu'une seule ligne à grande vitesse prioritaire, avec un début des travaux programmé entre 2020 et 2030 : l'axe Bordeaux-Toulouse pour un coût d'environ 7 milliards d'euros. La ligne ferroviaire Picardie-Roissy est également validée et de nombreux "noeuds ferroviaires" (Lyon, Marseille, Nice...) doivent être créés ou rénovés. Les autres lignes à grande vitesse seraient renvoyées après 2030, en dehors du champ des priorités gouvernementales. Les lignes Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Bordeaux-Hendaye et la fin de la ligne Rhin-Rhône seraient concernées par ce report.