Ces 5 jours sur les quais d’Orléans sont un saut dans l’histoire. L ‘occasion pour les plus jeunes de se construire des souvenirs et faciliter la transmission
On le sait, la transmission est structurellement nécessaire dans une société. Transmission du savoir, des valeurs. Transmission par l’oralité bien sûr, l’expérience in vivo, les gestes et transmission par la lecture. Les médiateurs sont de plus en plus étrangers au cercle proche et par conséquent laissés à l’appréciation et au choix des individus eux mêmes.
La famille, hier fondamentale à cette transmission de sa propre histoire ou de celle du groupe, a vu, on le sait, son influence décliner dans une société plus ouverte sur l’extérieur au profit des moyens de communications modernes. Les enfants ne se voient plus « contraints » d’écouter, regarder, s’imprégner, mais doivent de leur propre chef le plus souvent trouver les voies, par leur curiosité ou celle de leurs amis, vers cet univers dont ils ignorent tout. Et ce qui aurait dû être le meilleur moyen de rapprocher les individus recrée en quelques décennies les isolements d’hier, quand il était bien difficile pour une petite fille d’une vallée éloignée du Berry d’imaginer seulement les paysages de la ville ou pour un petit gars de la montagne, les odeurs des bords de mer.
Les événements comme le Festival de Loire ne sont pas seulement des rendez-vous folkloriques où se réunissent des nostalgiques, chantres du « c’était bien mieux avant », des femmes et des hommes refusant le progrès et ses bienfaits. Ce type de manifestation est une occasion unique de rencontre entre des mondes différents, l’opportunité de raccourcir les distances, de détruire ne serait-ce que le temps de ces 5 jours, les isolements des populations.
Depuis mercredi, sur les quais on les voit les enfants, les jeunes et les autres, partir à la découverte de mondes autres que celui dans lequel ils vivent. En ouvrant une fenêtre dans l’échelle du temps, ils se plongent dans un livre d’histoire facilement accessible. Les gestes séculaires rejoués devant eux impriment les esprit, participent à l’apprentissage et à la compréhension de leur univers. Les parents sont nombreux à accompagner leur progéniture. Les enseignants, les éducateurs ne s’y sont pas trompés non plus : le cortège des classes et autres groupes voient dans ce moyen un lien unique pour mobiliser les sens des visiteurs. Les projets pédagogiques sont légion jusqu'aux ados en binôme, chargés de réaliser des exposés et qui déambulent et interrogent les professionnels…
Outre l'aspect ludique, au delà des images d'Epinal, venir sur les quais de Loire jusqu’à dimanche c’est aussi donner le relief de l’expérience personnelle et se constituer des souvenirs.