L'association des Carmutes de Meung-sur-Loire (45) travaille depuis un an à la construction d'un futreau avec le foyer Les Tisons où sont accueillis des adultes handicapés. Quatre compagnons participent au projet.
Depuis un an, Angélique, Onésimo, Abderhamane et Mickaël sont investis dans un projet qui les tient particulièrement à coeur. Ils construisent un futreau. Tous les quatre sont résidents du foyer club Les Tisons à Orléans (45) qui accueille des adultes handicapés. La construction navale est une nouveauté pour tous les quatre qui se sont laissé tenter par le projet porté par l'association Les Carmutes de Meng-sur-Loire (45).
"Pour nous, c'est d'abord un projet humain," raconte Jean-Michel Dupuy, président de l'association Les Carmutes. "On est nous aussi obligés d'apprendre avec nos compagnons. On est très heureux et eux aussi", assure-t-il. Compagnon, c'est le nom donné aux quatre résidents du foyer parce que les bénévoles leur transmettent un savoir-faire. Aucun des quatre compagnons n'exerce un métier, mais un tel projet leur permet de "gagner en autonomie, d'améliorer leur dextérité manuelle et de travailler en équipe," raconte Jennifer, animatrice au foyer Les Tisons. "Ça a aussi une visée socialisante, c'est valorisant."
Angélique confirme ce sentiment. "J'aime apprendre à me servir des outils", confie-t-elle. "Et puis surtout, j'aime bricoler." Onésimo aussi raconte qu'il a pris goût "au bricolage". Quant à Abderhamane, il rêvait de "manipuler des planches, comme (son) frère", qui est charpentier.
Un futreau de 10 mètres de long
Le futreau, actuellement en construction, est visible le long de la promenade, près de l'écluse de l'embarcadère. La coque en bois de pin Douglas dévoile une structure de près de 10 mètres de long. Le bateau aura une particularité: sa forme, en goutte d'eau. "Les bateaux de Loire sont généralement assez droits," raconte Jean-Michel Dupuy, "mais on voulait absolument un voilier."Tous les mercredis, les bénévoles de l'association accueillent leurs quatre compagnons du foyer Les Tisons pour continuer la construction du futreau. Il leur reste près d'un an et demi de travail. Un projet évalué à 16.000 euros et qui a été monté grâce à un co-financement entre le foyer et des fonds de solidarité d'entreprises.