Le parquet de Blois a ouvert une information judiciaire sur le décès d'un prisonnier à Blois, qui avait été le déclencheur d'une mutinerie le 19 août dernier.
Au nom de la famille de Mounir Belhoussine, Me Samia Maktouf avait déposé le 4 septembre dernier une plainte contre X pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et "traitement inhumain et dégradant".
L'ouverture d'une instruction est pour la famille du jeune Mounir un soulagement. Elle permettra d'élucider cette affaire et de déterminer avec précision les circonstances de la mort tragique du jeune homme, a relevé l'avocate.
Les circonstances de sa mort demeurées obscures
Mounir Belhoussine, 27 ans, était décédé au petit matin du 19 août, victime d'un infarctus, selon la version officielle. Malgré les appels de son compagnon de cellule, les secours étaient arrivés trop tard pour sauver le jeune homme, détenu après une condamnation pour récidive de conduite alors que son permis lui avait été retiré.Selon l'avocate de sa famille, le jeune détenu "jouissait d'une parfaite santé", pour qui "les circonstances de sa mort sont demeurées obscures". "La famille n'a reçu aucune copie du rapport d'autopsie", a-t-elle dit.
Les détenus de la maison d'arrêt de Blois s'étaient émus de ce décès et 58 d'entre eux s'étaient mutinés. Les gardiens avaient perdu le contrôle de la prison pendant près de trois heures et il avait fallu l'intervention des équipes spécialisées ERIS pour mettre un terme aux violences. Neuf des mutins, formellement identifiés lors de l'enquête de police selon le parquet, ont été condamnés lundi dernier par le tribunal correctionnel de Blois à des peines allant de six mois à trois ans de prison.