A Tours, au premier tour des municipales de 2008, le taux s'abstention s'élevait à 41,71, contre 47,61% au premier tour en 2014. Les chiffres de l'abstention ont-ils incité les électeurs à voter pour le second tour? Pas vraiment. Reportage.
C'est vrai, c'est le second tour aujourd'hui ?". Assis à une terrasse Place Plumereau à Tours, Louis, 19 ans, sirote un verre avec des amis. Les élections ne font pas partie de leurs priorités. La preuve, ils ne se déplaceront pas aux urnes cet après-midi.
Deux tables plus loin, même discours. Brandon pensait que les élections étaient terminées. "Je ne m'intéresse pas à la politique". Le jeune homme n'a jamais voté "mis à part pour les délégués au collège", plaisante-il. Sabrina son amie déplore quant à elle, un manque d'information : "Je ne sais même pas qui se présente". Finalement, à quelques heures de la fermeture des bureaux de vote et après réflexion, ils iront peut-être voter.
Sophie, 47 ans, vient de finir son repas. Elle, ira voter, c'est sûr. Mais ne choisira aucun des trois candidats à la mairie de Tours : "Pour moi, ça sera un vote blanc. Mais qu'est-ce qui est mieux, voter blanc ou s'abstenir ? Je ne sais pas".
Jacques, 74 ans, est allé voter ce matin mais comprend ce manque de motivation : "Il y a un réel désaveu pour la politique en France. Le vote ne veut plus rien dire", estime-t-il.
Des Tourangeaux mobilisés
A quelques kilomètres de là, au bureau de vote Michelet 521 situé au coeur du quartier populaire du Sanitas, les votes sont en hausse. Le bureau comptabilisait au premier tour le taux d'abstention le plus élevé de Tours, avec 64,61 %. Claude-Pierre Chauveau, président du bureau de vote et conseiller municipal, se montre optimiste : "Au premier tour, nous avons dépouillé 413 bulletins de vote. A 16 heures aujourd'hui, nous en avons 400."Le porte-à-porte effectué pendant la semaine a visiblement porté ses fruits : "Il devrait y avoir au total une trentaine de primo-votants. Certains, très jeunes, viennent voter pour la première fois. D'autres, nous présentent même leurs anciennes cartes d'électeur." A trois heures de la fermeture des bureaux de vote, le président du bureau n'a désormais plus qu'une préoccupation : devoir refuser des électeurs de dernière minute à cause du décalage horaire.