Deux agriculteurs d'Indre-et-Loire ont présenté lundi une pétition contre les actions des "faucheurs volontaires". Ils qualifient ces actions de "vandalisme" et veulent faire entendre leur voix avant le procès en appel mercredi des militants qui avaient saccagé leurs parcelles de tournesol en 2010.
700 signatures pour leur pétition contre les faucheurs volontaires
"Ces gens utilisent notre travail pour servir leur propagande. Il ne faut pas se tromper de cible. Ce sont bien nous les victimes, et nous souhaitons que les faucheurs soient à nouveau condamnés", a déclaré Fabien Labrunie, agriculteur à Saint-Branchs (Indre-et-Loire). Il affirme que la pétition contre les faucheurs a recueilli plus de 700 signatures.De leur côté les faucheurs appellent à la manifestation mercredi
Le collectif des Faucheurs Volontaires et le comité de soutien aux Faucheurs de Pithiviers appellent à les soutenir devant le tribunal d'Orléans mercredi, jour de l'appel.Trois mois de prison avec sursis pour les faucheurs en première instance
C'est mercredi, le 9 avril, qu'aura lieu le procès en appel des faucheurs volontaires. Le 24 juillet 2010, deux parcelles de 6000 m2 de tournesols de démonstration étaient neutralisées par une centaine de Faucheurs Volontaires d’OGM. En première instance, le 26 novembre 2012, le tribunal de Tours avait condamné deux de ces faucheurs à trois mois de prison avec sursis et 5.000 euros de dommages et intérêts. Un troisième prévenu avait été relaxé. Le ministère public, comme les faucheurs, ont fait appel.Les plants arrachés n'étaient pas des OGM mais étaient obtenus pas mutagénèse
Les plants incriminés étaient des tournesols résistants à une variété d'herbicide, produits par les firmes Pioneer et Caussade, et cultivés dans le cadre d'une expérimentation. Ces plantes sont obtenues par mutagénèse, c'est-à-dire par la sélection de gènes mutants, et non par transgénèse (introduction d'un nouveau gène). Elles sont exclues du champ d'application de la directive européenne sur les OGM, mais les faucheurs jugent ces deux techniques aussi dangereuses l'une que l'autre."Ne faisons pas d'amalgame. Nous n'avons rien à cacher, ces plantes sont parfaitement autorisées et contribuent à faire progresser l'agriculture dans le bon sens, par exemple en limitant la quantité d'herbicide nécessaire", fait valoir Fabien Labrunie, qui dénonce la volonté des faucheurs "d'interdire toute innovation dans le domaine agricole".
L'an dernier, les variétés de tournesol obtenues par mutagénèse occupaient près d'un tiers des surfaces consacrées à cet oléagineux en France, soit 200.000 ha, contre 30.000 ha en 2010. La même accélération s'amorce pour le colza, avec environ 15.000 hectares cultivés l'an dernier, soit dix fois plus qu'en 2012, selon les "faucheurs volontaires".