Jacqueline Sauvage comparait depuis vendredi aux Assises du Loiret pour le meurtre de son époux Norbert Marot. Un homme qui l'aurait violenté selon la défense. Pour la Cour, toute la question est de savoir si il y a eu ou non préméditation.
C'est une femme au visage fermé, les épaules rentrées, qui se tient sur le banc des accusés.
Jacqueline Sauvage, 65 ans, a écouté ce lundi ses trois filles parler à tour de rôle devant la cour. Elles racontent le calvaire, la violence physique et morale, mais aussi les viols de leur père, Norbert Marot.
Elles déclarent à tour de rôle : "J'ai été violée par mon père, j'avais à peine 16 ans. J'étais vierge. Je ne courais pas après les garçons. Dans ce cas là, on ne comprend pas. On se sent salie" ou encore "Le pire de ma vie, c’est ça. C’est le viol. Il m’a détruite physiquement." Elles parlent aussi de la brutalité de leur père : "Notre vie c'était que de la violence. Mon père, on était son punching-ball."
Toute la journée, témoins, employés, voisins se sont succédés. Tous décrivent un homme caractériel, à très forte personnalité. "Quand il élevait la voix, elle faisait profil bas", dit un ancien employé de la société de transport des Marot, en parlant de Jacqueline.
Pourquoi Jacqueline Sauvage a-t-elle tiré trois coups de fusil mortel ce 10 septembre 2012 à La Selle-sur-le-Bied près de Montargis ? Et y-a-t-il préméditation ? La Cour tentera de répondre à ces questions.
La journée de mardi sera consacrée au réquisitoire de l'avocate générale puis à la plaidoirie de l'avocat de la défense. Ensuite, le jury délibérera et rendra son verdict. Jacqueline Sauvage encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict mardi prochain.