Comment empêcher le survol des centrales nucléaires françaises par des drones ? Réponse "officielle" : en les tirant comme des pigeons d’argile à l’aide de plombs de chasse, soit littéralement "plomber les drones".
En région Centre, les centrales nucléaires de Dampierre-en-Burly (Loiret) et de Saint-Laurent-des-Eaux ont été survolées par des drones en fin de semaine dernière. Dampierre ayant même été survolée à deux reprises. Ces survols, strictement interdits, sont difficiles à enrayer. Alors les grands moyens pourraient bien être employés dans les prochains jours.
Comment détecter les drones ?
Pour les spécialistes, les petits engins aperçus ces dernières semaines volent trop bas et sont trop petits pour être détectables par des radars (militaires ou civils). Quand les témoins les voient arriver, il est souvent trop tard pour tenter quoi que ce soit. D'où l'idée d'une surveillance accrue mais, du coup, uniquement à vue. Pas facile à organiser...Comment mettre les drones hors d’usage ?
En partant du principe que l'engin ait pu être détecté à temps. Comment faire pour s'en débarrasser ? Pour le criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne Christophe Naudin, "face à ce phénomène nouveau, les forces de l'ordre tâtonnent, cherchent la parade. Et pour l'instant elles n'en ont qu'une, la plus simple : utiliser des cartouches remplies de petits plombs, comme pour la chasse au petit gibier"."C'est ce que le ministre de l'Intérieur a demandé aux gendarmes, qui gardent les centrales, de faire", ajoute-t-il. "Ce genre de munitions, qu'ils peuvent tirer avec leurs fusils à pompe, leur ont été distribuées".
Quelles sont les autres armes anti-drones ?
Les brouilleurs ? "Le problème du brouillage, c'est que dans le cas de drones programmables, auto-pilotés, ça ne sert à rien. Quand à brouiller les signaux satellitaires des GPS, c'est faisable mais cela demande des équipements lourds, sans compter que cela toucherait tous les GPS civils et militaires des environs" précise Christophe Naudin,Pour lui, l'arme du futur, c'est le laser : "Le faisceau détecte le drone, le suit et faire fondre en quelques secondes toute l'électronique de bord. Les Américains sont bien sûr très avancés dans cette voie, mais ce ne sera pas mis en place avant 2020 au plus tôt".
En attendant, il est bon de rappeler qu'en France, le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites. Tout contrevenant est passible d'un an d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. S'il est repéré.