Alors que la politique agricole commune 2015-2019 entre en application cette année, les agriculteurs s'interrogent sur les nouveaux contours de la réglementation. Diversité d'assolement, verdissement des exploitations... Rencontre avec deux agriculteurs plutôt sceptiques.
S'adapter à la nouvelle réglementation agricole, pas toujours simple pour les producteurs. A Lancé, dans le Loir-et-Cher, Denis Rétif cultive 70 hectares de maïs semence et de blé hybride. Mais depuis octobre 2014, la donne réglementaire a changé et oblige cet exploitant céréalier à se lancer dans une troisième culture, afin de bénéficier du "paiement vert". Une obligation vue d'un mauvais oeil, alors que les semis sont déjà largement avancés sur l'exploitation.
Haies, bois et forêts plébiscités
Chez Sylvain Boiron, ce sont les bêtes qui sont à l'honneur. 150 chèvres et 70 moutons qui paissent à quelques mètres d'une forêt. Un détail qui a son importance, au regard de la nouvelle réglementation sur les aides agricoles. "Pour l'administration, il y a plusieurs types de bois : il y a les groupes d'arbres, les bosquets, les bordures de bois. (...) Ce qu'il y a dans les textes, on n'arrive pas à s'y retrouver", explique-t-il. Difficile alors pour l'éleveur de véritablement savoir si ces zones non cultivées seront prises en compte dans le calcul des aides.La prime au verdissement
La nouvelle politique agricole commune bouleverse le dispositif des aides versées aux agriculteurs. Terminé le droit à paiement unique, proportionnelle à la taille de l'exploitation, les aides seront désormais versées en fonction de plusieurs critères : la taille de l'exploitation est tempérée par une surprime aux premiers hectares, censée soutenir les petites et moyennes exploitations.A cela s'ajoute le "paiement vert" qui met en place un critère environnemental : diversité des assolements, maintien des prairies permanentes ou bien des surfaces d’intérêt écologique.
► VIDEO : reportage à Lancé et Vallières-les-Grandes (Loir-et-Cher) d'Alain-Georges Emonet et Mélior Mouamma
Intervenants : Denis Rétif (céréalier), Sylvain Boiron (éleveur caprin) et Florent Leprêtre (FDSEA du Loir-et-Cher)