Bien décidée à pulvériser le plafond de verre qui empêche les femmes d’atteindre des postes à responsabilité dans le secteur du spectacle vivant, la Fraca-Ma a décidé de mettre en relation des "mentores" expérimentées dans le domaine et des "mentorées" en quête de modèles.
Non, le monde du travail n’est pas égalitaire. Les femmes sont aujourd’hui encore moins bien payées que les hommes et atteignent trop rarement les postes à responsabilité. Le secteur de la culture n’y échappe pas, bien au contraire, il est même en retard. Et c’est précisément cela qu’a dénoncé HF Centre-Val de Loire dans un rapport publié en 2019 en collaboration avec Métiers Culture.
Un constat accablant
Dans ce rapport, le collectif démontre que bien que les femmes soient 45,4% à occuper des postes à responsabilité dans le monde du spectacle vivant (théâtre, danse, musique), elles sont seulement 36,6% à occuper des postes de direction générale, 38,7% de responsable artistique et 6,5% de responsable technique. Plus loin, l’association précise que dans la région, plus la structure a de salariés et de budget, moins on retrouve de femmes à leur direction.C’est dont à la suite de ce constat que la Fraca-ma, fédération des acteurs de musiques actuelles en Centre-Val de Loire, a décidé de mettre en place un projet de mentorat féminin régional tourné vers le spectacle vivant. Cette première édition des "Affranchies !" a pour objectif de mettre en relation des "mentores" cumulant des années d’expériences à des postes à responsabilité (programmatrice, metteuse en scène, responsable technique) et des "mentorées" en début de carrière, à la recherche de bons conseils.
Un duo pour un an
Inspirée par des projets similaires tels que "Little Big Women" pour les femmes entrepreneuses, "Wah !" ou "Mewem" pour les musiciennes, la Fraca-ma a donc lancé un appel à candidature sur sa plateforme Métiers Culture dès le 16 novembre 2020. Pour postuler en tant que débutante, c’est simple, il suffit de remplir le formulaire en ligne, d’avoir plus de 18 ans et de vouloir travailler dans le domaine culturel en Centre-Val de Loire. Côté "mentore", il faudra cette fois-ci justifier de plusieurs années de fonction sur un poste à responsabilité dans la région. Les volontaires ont jusqu’au 13 décembre pour soumettre leur candidature."Pour le moment nous avons une dizaine de mentores et une vingtaine de mentorées. De notre côté, nous réfléchissons aux meilleures associations et nous avons aujourd’hui constitué six binômes. Si les financements le permettent, nous espérons grimper jusqu’à huit duos", précise Jean-Baptiste Réblé, coordinateur du dispositif.Pour l’heure, ces binômes ne se sont pas encore rencontrés. Les entretiens entre mentores et mentorées ne débuteront que le 18 février : "Ça sera l’occasion de voir si le courant passe correctement entre elles", poursuit le coordinateur.
A la suite de quoi, si tout se passe bien, les duos se rencontreront tous les mois et bénéficieront d’ateliers tous les 2-3 mois pour apprendre à parler en public, gagner en confiance, développer son réseau ou encore gérer ses contrats. Un programme qui prendra fin en décembre 2021.