William Blanc et Christophe Naudin étaient poursuivis par Philippe de Villiers pour avoir critiqué son "utilisation de l'Histoire à des fins [...] économiques"
William Blanc et Christophe Naudin repartent sans avoir été inquiétés. Les deux historiens médiévistes ont été relaxés ce 21 janvier à la suite du procès les opposant à Philippe de Villiers.
L'anneau de la discorde
Ils étaient poursuivis en diffamation par l'homme politique pour une tribune intitulée "Comment Philippe de Villiers récupère le mythe de Jeanne d'Arc", parue dans le journal Le Monde.
Dans ce texte, William Blanc et Christophe Naudin revenaient sur l'achat aux enchères d'un anneau associé à Jeanne d'Arc et sur l'utilisation de cet objet et de cette figure historique par l'ex-candidat souverainiste à la présidentielle, au bénéfice de son parc d'attraction, le Puy du Fou.
Les deux scientifiques pointaient notamment du doigt l'"utilisation symbolique de l'Histoire" à des fins selon eux mercantile et non scientifiques. Car la controverse demeure entre les spécialistes de la période : on ignore, en fait, si l'anneau a vraiment appartenu à Jeanne d'Arc. C'est pourtant à ce titre qu'il est utilisé et exposé par le parc.
Pas de diffamation, du débat
Dans son jugement que l'AFP a pu consulter, le tribunal a notamment estimé que les auteurs de l'article avaient "une base factuelle suffisante afin de leur permettre d'étayer leur opinion" et que le texte était "rédigé avec prudence".
"Les propos incriminés (...) ne dépassent pas les limites admissibles de la liberté d'expression, s'agissant d'un débat relatif à l'appréhension et l'exploitation d'un personnage historique tel que Jeanne d'Arc, par un parc à thématique historique connaissant un succès croissant", a-t-il estimé.
Louis Dreyfus, directeur de publication du journal Le Monde, également poursuivi, a lui aussi été relaxé.