Vous vous en souvenez peut-être : en juin, on vous parlait cannabis. Plusieurs boutiques étaient sur le point d'ouvrir, dédiées au cannabis. Ou plutôt, au CBD, une forme expurgée de ses effets stupéfiants.
"Le droit dit que le chanvre peut être utilisé à des fins industrielles quand il contient moins de 0,2% de THC (substance active du cannabis, ndlr). Il ne parle pas de produits en cigarette, mais de la plante. Or, ces magasins détournent le droit en disant que leurs cigarettes contiennent moins de 0,2% de THC" s'indignait la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
En novembre, une boutique similaire ouvrait à Dreux... avant de fermer quelques jours plus tard. Des fleurs séchées de cannabidiol, un produit illégal, auraient été trouvées dans les locaux.
Un avis favorable pour le cannabis thérapeuthique
Une sévérité qui semble aller contre l'air du temps. En effet, un comité d'expert mise en place par l'Agence française de sécurité du médicament a jugé, ce 13 décembre, "pertinent d'autoriser l'usage du cannabis à visée thérapeutique (...) dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance des thérapeutiques" existantes.
Ce premier avis sera suivi de plusieurs mois de travail pour définir les modalités de mise à disposition du cannabis, si le comité d'experts est suivi par l'Agence du médicament. Suivra une décision politique, pour décider d'une éventuelle modification législative légalisant l'usage du cannabis thérapeutique.
Une pratique à ajuster
A savoir : le comité d'expert a d'emblée exclu la forme classique de consommation du cannabis, le "joint", car la combustion présente des risques pour la santé. D'autres voies d'administration vont être étudiées: sprays, inhalation, gélules, gouttes, suppositoires, huiles, voie sublinguale, patch...
Si les deux voies, cannabis sans THC et cannabis thérapeutique, sont différentes, il semblerait qu'ils témoignent d'une même mouvance sociétale : la réévalution des effets et des potentiels bienfaits du cannabis.